Des bateaux de guerre de l'Otan entameront dans les jours à venir leur double mission de lutte contre la piraterie au large de la Somalie et d'escorte des navires transportant l'aide alimentaire internationale, a annoncé mercredi le porte-parole de l'alliance.

 

«L'opération va commencer dans quelques jours», a déclaré James Appathurai, précisant que «le plan opérationnel et les règles d'engagement devraient être fixés et entérinés d'ici à un jour ou deux» par les 26 pays de l'OTAN.

M. Appathurai avait annoncé le 15 octobre qu'une flottille de sept navires battant pavillons allemand, américain, britannique, grec, italien et turc, se dirigeaient vers cette zone via le canal de Suez, mais leur arrivée, a-t-il dit mercredi, a été retardée par une mauvaise mer.

Seule une partie de cette flottille --composée de quatre frégates, deux destroyers et d'un navire de ravitaillement-- sera affectée à cette tâche, a-t-il ajouté, sans vouloir donner plus de précision à ce stade.

Le reste se rendra comme prévu dans le Golfe pour des escales dans les ports de quatre pays partenaires de l'OTAN, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, et des manoeuvres conjointes avec l'un de ces pays, a-t-il encore précisé.

Ces unités auront aussi pour mission d'escorter les convois maritimes du Programme alimentaire mondial (PAM).

Le PAM achemine de 30.000 à 35.000 tonnes d'aide chaque mois en Somalie. Le Canada, qui assurait leur protection jusque là, devrait être relayé jeudi par les Pays-Bas.

Plus de 70 bateaux étrangers ont été attaqués par des pirates somaliens dans l'Océan indien et le golfe d'Aden cette année, le double du bilan pour toute l'année 2007, selon le Bureau maritime international.

Les navires de l'OTAN croisant au large de la Somalie et de la Corne de l'Afrique auront non seulement le «droit à l'autodéfense», mais aussi la possibilité d'intervenir avec leurs moyens militaires en cas de besoin, a indiqué M. Appathurai.

Il a cependant souligné la «complexité» de leur mission. «Il y a beaucoup de pirates, mais ils n'arborent pas un crochet de manchot ni un bandeau de borgne et on ne les repère pas d'emblée», a-t-il observé.