Quatre ans après les attentats du 11 mars 2004 à Madrid (191 morts), l'Espagne reste «un objectif» pour Al-Qaeda, selon le journal El Pais qui cite lundi un rapport du renseignement espagnol.

«L'activité contre-terroriste menée par les forces de sécurité de l'Etat depuis les attentats du 11 mars montre que l'Espagne reste un objectif pour le réseau Al-Qaeda et les groupes affiliés» et un vivier pour le recrutement, indique ce rapport auquel le journal indique avoir eu accès.«Al-Qaeda n'a pas perdu de vue le jihad mondial, et de fait, dans ses échanges de communiqués avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (ex-GSPC, algérien, ndlr), il lui demande d'attaquer rapidement ses objectifs locaux et lui rappelle que son véritable objectif (...) est de mettre rapidement les pieds à Al Andalus».

L'ex-GSPC algérien a pris en 2007 le nom d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et fédère plusieurs groupes islamistes radicaux maghrébins.

Al Andalus désigne la péninsule ibérique durant l'occupation maure entre les VIIIe et XVe siècle, dont les groupes islamistes radicaux estiment qu'elle doit repasser dans le giron musulman.

Le numéro deux d'Al-Qaeda, Ayman al-Zawahiri, avait appelé en septembre 2007 dans une vidéo la branche nord-africaine du réseau à «débarrasser» le Maghreb des Français et Espagnols, soulignant que «la récupération d'Al-Andalus est un devoir pour la nation en général et pour vous en particulier».

Depuis les attentats de Madrid, commis par une cellule inspirée d'Al-Qaeda et composée par une majorité de Marocains, la police et la justice espagnoles ont multiplié les opérations contre la mouvance islamiste radicale.

Ces opérations visent à prévenir des attentats en Espagne ou à démanteler des cellules de recrutement ou de soutien logistique pour le jihad dans d'autres pays.

La semaine dernière, 12 membres d'une cellule islamiste soupçonnée d'avoir couvert la fuite de personnes impliquées dans les attentats de 2004 à Madrid ont été interpellés en Espagne. Dix doivent être présentés lundi à un juge d'instruction en vue de leur éventuelle incarcération.