Plus de 50 militaires russes ont été tués samedi dans trois attaques perpétrées par des combattants en Ingouchie, république du Caucase russe voisine de la Tchétchénie, a rapporté un site d'opposition ingouche, Ingushetia.org, citant une source policière locale.

«Une source au sein de la police du district de Sounja a indiqué que près de 50 militaires ont été tués dans une attaque» perpétrée entre les villages Galachki et Moujitchi, tout près de la Tchétchénie, précise le site Ingushetia.org.

Selon le site, une autre attaque aurait visé une colonne de militaires plus au nord, sur la route entre les villages Sourkhakhi et Alkhasty, également à proximité de la Tchétchénie, faisant entre 2 et 5 morts parmi les soldats russes.

Plus tard, une troisième attaque contre une autre colonne de militaires dépêchée sur place, aurait fait trois morts et un blessé, ajoute Ingushetia.org.

La police ingouche et le ministère russe de la Défense étaient injoignables pour commenter ces informations.

Si ces chiffres sont confirmées officiellement, il s'agira d'un des plus importants revers pour les forces russes dans le Caucase depuis la fin de la deuxième guerre en Tchétchénie lancée en 1999.

Le ministère russe de l'Intérieur, cité par les agences, faisait état de deux soldats tués.

Magomed Evloïev, propriétaire du site Ingushetia, l'unique média d'opposition dans cette république caucasienne russe, a été tué le 31 août à la suite d'un «incident» avec des policiers.

Interpellé à l'aéroport de Nazran (capitale ingouche), M. Evloïev est mort peu après d'un coup de revolver reçu dans la voiture de police. Selon les autorités ingouches, le coup est parti par accident.

Opposants et défenseurs des droits de l'Homme ont dénoncé un «meurtre» et appelé le Kremlin à rétablir l'ordre dans cette république en proie à des violences quasi-quotidiennes (enlèvements, attaques contre les forces de l'ordre, meurtres de civils).