La police monténégrine a tiré des gaz lacrymogènes lundi contre des manifestants pro-Serbes protestant contre la reconnaissance par Podgorica de l'indépendance du Kosovo.

Aux cris de «Trahison, trahison!», les manifestants ont lancé pierres et engins incendiaires contre des bâtiments gouvernementaux.

Auparavant, quelque 10 000 manifestants avaient donné au gouvernement jusqu'à mercredi pour retirer cette reconnaissance, faute de quoi ils comptent cherche à le renverser par «des moyens non-parlementaires». «C'est la pire honte de l'histoire monténégrine», a jugé Andrija Mandic, dirigeant de l'opposition pro-serbe, réclamant un référendum populaire sur la reconnaissance de l'ex-province séparatiste de Serbie. Sur les 650 000 Monténégrins, environ 35% se déclarent Serbes.

Le Monténégro et la Macédoine avaient reconnu jeudi le Kosovo, Belgrade expulsant immédiatement leurs ambassadeurs et menaçant de prendre d'autres mesures de rétorsion. Le Monténégro, autrefois le plus proche allié de la Serbie, ne s'en est séparé qu'en 2006.

Et lundi, le premier ministre monténégrin Milo Djukanovic a accusé Belgrade de vouloir continuer à influer sur la politique du Monténégro. Belgrade «oublie que nous sommes désormais un pays souverain qui prend ses décisions en fonction de son propre intérêt», a-t-il lancé, niant avoir subi des pressions de l'Union européenne et des États-Unis pour reconnaître le Kosovo