Les quatre dirigeants européens qui siègent au G-8 se sont réunis samedi à Paris pour un mini-sommet consacré à la crise financière en affichant une «grande convergence» et une volonté commune d'assurer «qu'à l'avenir, de telles crises ne se renouvellent pas», mais sans toutefois laisser entrevoir la possibilité de s'entendre sur des décisions concrètes.

«Il y a une grande convergence entre nos pays sur le fait qu'il nous faut garantir, à l'avenir, que de telles crises ne se renouvellent pas», a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, qui a bousculé le protocole élyséen en insistant pour s'exprimer devant les journalistes avant le début de la rencontre. Une conférence de presse commune réunissant Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Silvio Berlusconi, Gordon Brown et les présidents de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, de la Commission européenne José Manuel Barroso et de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, était prévue en début de soirée après un dîner de travail.

«Je suis très heureuse de cette réunion» de préparation au G-8, a ajouté la chancelière. «Dans une situation difficile, les politiques doivent naturellement prendre leurs responsabilités, mais que ceux qui ont causé des pertes doivent aussi assumer leur part», a-t-elle averti.

«C'est exactement ce que je pense», a appuyé Nicolas Sarkozy, contraint d'accompagner son invitée dans la cour d'honneur. «À un problème mondial, il faut une réponse mondiale et dans le monde d'aujourd'hui, l'Europe doit afficher sa volonté de présenter une solution, cela rassurera tout le monde», a-t-il déclaré, la mine quelque peu tendue. Dans la semaine, Berlin avait torpillé la proposition française d'un fonds européen pour les banques en difficulté.

Le premier ministre britannique Gordon Brown a lui souhaité que le sommet serve à assurer «qu'aucune banque saine et solvable ne soit acculée à la faillite par manque de liquidité». «C'est pourquoi nous devons prendre les mesures nécessaires pour isoler ce qui ne fonctionne pas dans le système et faire ce qu'il est nécessaire pour assurer la stabilité du système et la sécurité des familles et des entreprises dans chacun de nos pays».

Pour autant, il n'était pas prévu que la rencontre aboutisse sur des mesures concrètes, les décisions ayant été renvoyées au conseil européen des 15 et 16 octobre, auquel participeront l'ensemble des États-membres européens.