Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a appelé jeudi à «liquider la frontière» entre la Russie et l'Ossétie du Sud, s'opposant toutefois à une intégration complète de cette région séparatiste géorgienne au sein de la Fédération de Russie.

«En ce qui concerne l'intégration, à l'heure actuelle, il nous serait suffisant de contribuer à la reconstruction économique de l'Ossétie du Sud, de liquider la frontière entre la Fédération de Russie et la république de l'Ossétie du Sud, pour donner la possibilité aux gens (...) de communiquer librement, sans aucune formalité», a affirmé M. Poutine.«Une base juridique pour cela est en train d'être créée, dans le cadre de l'accord signé entre l'Ossétie du Sud et la Russie», a-t-il dit, au cours d'une rencontre avec des responsables régionaux de son parti, Russie unie, dans la région de Samara (Volga).

«Il faut encore signer un certain nombre de documents qui assureront les intérêts de la Russie du point de vue de la sécurité de ses frontières et permettront (aux habitants de l'Ossétie du Sud et à ceux de la région frontalière russe d'Ossétie du Nord, ndlr) de communiquer sans aucun obstacle administratif», a ajouté le Premier ministre russe.

La Russie a reconnu l'indépendance des régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie le 26 août, après être intervenue militairement en Géorgie, en réponse à une offensive de Tbilissi contre les Ossètes le 8 août.

Tbilissi accuse la Russie de vouloir annexer ces régions adjacentes à son propre territoire, sur sa frontière sud.

Le 17 septembre, la Russie a signé des accords de coopération avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, s'engageant à défendre les frontières des républiques indépendantistes avec le reste de la Géorgie et à leur apporter «un soutien militaire».

Ces accords prévoient également que la Russie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud unifient leurs réseaux énergétiques, de télécommunications et de transport.

Le 11 septembre, les agences russes avaient reproduit une déclaration du président de l'Ossétie du Sud, Edouard Kokoïty, affirmant : «Sans aucun doute, nous ferons partie de la Russie et nous n'avons pas l'intention de créer une quelconque Ossétie indépendante».

Mais, le même jour, M. Kokoïty était revenu sur ses propos, affirmant avoir été «mal compris» et que sa région «n'avait pas l'intention de renoncer à l'indépendance, obtenue au prix de sacrifices colossaux» et d'entrer dans la Fédération de Russie.