Le Kazakhstan a rompu des accords économiques estimés à plusieurs milliards de dollars avec la Géorgie, a indiqué jeudi un dirigeant d'une entreprise publique de cette république d'Asie centrale, des mesures prises selon des experts sous la pression de l'allié russe.

La compagnie kazakhe Kazmunaïgaz a abandonné un projet de construction d'une raffinerie dans la ville portuaire géorgienne de Batoumi et sa filiale Kaztransgaz a annulé l'opération d'achat du fournisseur de gaz géorgien Tbilgaz, a ajouté ce dirigeant sous couvert d'anonymat.Il a affirmé que l'abandon du projet de raffinerie avait été motivé par des «considérations économiques». «La capacité de la raffinerie de Rompetrol (société pétrolière roumaine rachetée par Kazmunaïgaz) est suffisante pour nous. La décision n'a aucun lien avec la politique», a-t-il assuré.

Ce projet était estimé à quelque cinq milliards de dollars (3,4 milliards d'euros).

Le Kazakhstan renonce également pour des raisons économiques à l'achat de Tbilgaz, conclu en 2006 pour un montant de quelque 12,5 milliards de dollars (8,5 milliards d'euros), a ajouté le dirigeant kazakh, sans autre précision.

Des experts affirment que ces annulations pourraient s'expliquer par la pression exercée par Moscou à la suite du conflit russo-géorgien.

Le ministre kazakh de l'Agriculture, Akhylbek Kourichbaïev, avait fait savoir lundi que le Kazakhstan renonçait à la construction prévue d'un entrepôt de blé à Poti, un autre port géorgien, en raison de l'instabilité politique dans la région.

Le Kazakhstan a soutenu la Russie dans son intervention militaire en août contre la Géorgie, s'abstenant toutefois de se joindre à Moscou dans la reconnaissance des deux républiques séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud au coeur du conflit russo-géorgien.

Le Kazakhstan, ancienne république soviétique possédant d'importantes réserves de pétrole et de gaz, est l'un des pays leaders d'Asie centrale.