Borut Pahor, ancien membre de la direction du Parti communiste slovène et aujourd'hui dirigeant du Parti social-démocrate (SD), a gagné dimanche de justesse son pari de ramener la gauche au pouvoir lors des législatives, fermant ainsi une parenthèse de quatre ans de gouvernement de centre-droit.

À bientôt 45 ans, Borut Pahor a pris la tête de l'opposition après l'effondrement du Parti libéral démocrate LDS (centre-gauche) au pouvoir jusqu'en 2004. Simple député de 1990 à 2000 et ensuite président du parlement jusqu'en 2004 avant de décrocher un mandat de député européen, l'ex-communiste s'est construit la réputation d'un homme de compromis.

Cela lui a permis d'obtenir l'accord du LDS et de Zares, un autre parti de centre-gauche, créé par des dissidents du LDS, pour former une coalition gouvernementale. Les trois partis avaient d'ailleurs réalisé un spot de campagne commun afin de mobiliser les électeurs de gauche et de centre-gauche.

«En période d'incertitude économique, un gouvernement SD dirigerait mieux l'État que l'équipe sortante», a-t-il affirmé ajoutant que sa formation serait plus attentive aux problèmes sociaux que l'actuel premier ministre Janez Jansa.

Lié à une avocate avec qui il a eu un enfant, Borut Pahor est diplômé en politique internationale de l'Université de Ljubljana.

Présentant bien, un regard bleu profond, il gagnait, en tant qu'étudiant, son argent de poche comme mannequin, selon l'hebdomadaire Mladina, s'attirant le sobriquet «de poupée Barbie» de la part de ses adversaires nationalistes. Il fut néanmoins élu «Slovène le mieux habillé» en 1997.

Borut Pahor continue de soigner son apparence en se levant parfois à cinq heures du matin pour s'entraîner à raison de 10 km de course à pied par jour pour le triathlon dans les parcs de Ljubljana. Pourtant, la tension et la fatigue y étant sans doute pour quelque chose, le dirigeant du SD a été vu suant sang et eau lors des récentes réunions électorales et conférences de presse.