Près de 50.000 «grands électeurs» votaient dimanche en France pour renouveler un tiers des sièges du Sénat, la chambre haute du Parlement qui devrait rester ancrée à droite malgré une progression attendue de la gauche.

Conseillers municipaux, régionaux, généraux et députés doivent élire 114 sénateurs, pour un mandat de six ans. Une partie des sénateurs concernés est élue au scrutin majoritaire à deux tours (74 sièges) et une autre à la proportionnelle (40).

Cette assemblée, qui représente les collectivités locales, est majoritairement masculine et âgée (64 ans en moyenne). Elle examine et vote les lois avant ou après l'Assemblée nationale, la chambre basse, mais n'a pas le pouvoir de renverser un gouvernement contrairement à cette dernière.

La gauche, grande gagnante des dernières élections municipales et cantonales de mars 2008, désormais majoritaire dans les collectivités territoriales, devrait gagner «de 10 à 15 sièges», selon le leader socialiste François Hollande. Mais l'équilibre politique de cette assemblée qui n'a jamais connu d'alternance depuis le début de la Vè République en 1958 ne devrait pas changer.

La droite est en effet favorisée par la surreprésentation des petites communes rurales traditionnellement conservatrices.

Par ailleurs, la création de 12 nouveaux sièges, en particulier dans des départements fidèles à la droite, lui permettra également de limiter les pertes: le Sénat passera en effet dimanche soir de 331 à 343 membres.

L'UMP (droite, au pouvoir), qui a perdu la majorité absolue lors du dernier scrutin en 2004, risque toutefois de voir sa majorité à nouveau grignotée, l'obligeant à composer encore plus avec ses alliés centristes et radicaux.

Actuellement, la droite compte 159 UMP, 30 centristes, 10 radicaux et 6 non inscrits, tandis que la gauche regroupe 95 socialistes et écologistes, 23 communistes et 7 radicaux de gauche.