Le Pentagone a commencé à fournir au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) les noms de prisonniers détenus secrètement dans deux camps militaires en Irak et en Afghanistan, une première dans la politique de «lutte antiterroriste» des Etats-Unis, a rapporté samedi le New York Times.

Cette mesure a pris effet en août et entre dans le cadre de la réforme, initiée par l'administration Obama, des règles de détention «antiterroriste», précise le quotidien.

En janvier, le président Barack Obama a ordonné la fermeture des prisons secrètes de la CIA ainsi que celle du camp de détention controversé de Guantanamo. Il a également lancé une révision des règles de détention et d'interrogatoire des prisonniers détenus dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme», lancée par les Etats-Unis après le 11-Septembre.

Mais l'armée américaine continue de gérer des Camps d'opérations spéciales à Balad en Irak et à Bagram en Afghanistan, sur lesquels peu d'informations ont filtré.

Si la Croix-Rouge a accès à la majorité des prisons américaines dans ces deux pays, elle n'a jamais été autorisée à pénétrer dans ces centres de détention.

Entre 30 et 40 prisonniers sont détenus dans le camp de Balad et un nombre inférieur en Afghanistan, selon des militaires cités par le NYT.

Dans le cadre de la réforme, la Croix-Rouge est autorisée à suivre la détention des prisonniers et l'armée américaine doit fournir au CICR l'identité des détenus dans un délai de deux semaines, précise le journal.

La politique «antiterroriste» des Etats-Unis devrait revenir sur le devant de la scène cette semaine. Lundi, la CIA doit rendre public un rapport rédigé en 2004 sur ses programmes d'interrogatoire dans les prisons secrètes de la CIA à l'étranger.