Le président des États-Unis Donald Trump a lancé mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU un appel à la communauté internationale à « isoler le régime iranien », tout en vantant le succès de son initiative de paix « audacieuse » avec la Corée du Nord.

« Nous ne pouvons pas permettre au principal soutien du terrorisme dans le monde de posséder les armes les plus dangereuses de la planète », de « menacer l'Amérique » ou Israël, a-t-il martelé devant plusieurs de ses homologues réunis cette semaine à New York.

« Nous demandons à toutes les nations d'isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit » et « de soutenir le peuple iranien », a-t-il ajouté.

Dénonçant la « dictature corrompue » au pouvoir selon lui à Téhéran, il a justifié le retrait américain de l'accord nucléaire de 2015 censé empêcher la République islamique de développer la bombe atomique, et le rétablissement de toutes les sanctions américaines, dont les dernières entreront en vigueur le 5 novembre.

« Nous travaillons avec les pays qui importent du pétrole brut iranien pour qu'ils coupent substantiellement leurs achats », a-t-il souligné.

Si l'Iran était déjà taxé d'État « voyou » il y a un an lors du premier discours du milliardaire républicain à l'ONU, le contraste est saisissant s'agissant de la Corée du Nord.

Alors qu'il avait vivement attaqué en septembre 2017 le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et menacé de « détruire totalement » la Corée du Nord, Donald Trump a vanté mardi son initiative de paix « audacieuse ».

Il a toutefois prévenu que les sanctions internationales contre Pyongyang resteraient « en place jusqu'à la dénucléarisation » de la péninsule coréenne.

Parmi les bêtes noires de son administration, il a déploré la « tragédie humaine » que vit le Venezuela. « Plus de deux millions de personnes ont fui » le pays à cause de son gouvernement socialiste soutenu par Cuba, a-t-il lancé.

La « souveraineté » des États en fil conducteur

Le président américain a aussi promis « une réponse » de Washington en cas de nouvelle utilisation d'armes chimiques en Syrie, dénonçant le « chaos » semé dans le pays par le régime de Bachar al-Assad. « Il pille les ressources de leur nation », a-t-il affirmé.

Dans un discours dont la « souveraineté » des États était le fil conducteur de celui qui a été élu sur la promesse de « l'Amérique d'abord », Donald Trump a réclamé des échanges commerciaux « justes et équilibrés », en justifiant ses décisions économiques récentes, à l'égard notamment de la Chine. Le déséquilibre commercial avec Pékin « ne peut être toléré », a-t-il insisté.

Il a par ailleurs appelé l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à cesser de faire monter les prix.

« Nous défendons nombre de ces nations pour rien et elles en profitent pour nous imposer des prix plus élevés du pétrole. Ce n'est pas bien. Nous voulons qu'elles cessent de faire monter les prix [...] et qu'elles commencent à les faire baisser », a-t-il dit.

L'occupant de la Maison-Blanche a par ailleurs vivement attaqué la Cour pénale internationale (CPI), accusée de n'avoir « aucune légitimité et aucune autorité ».

« Les États-Unis n'apporteront aucun soutien ou reconnaissance à la CPI », qui « revendique une juridiction quasi universelle sur les citoyens de tous les pays en violation des principes de justice, d'équité », a-t-il prévenu.

« Nous n'abandonnerons jamais la souveraineté américaine à une bureaucratie mondiale non élue et irresponsable », a-t-il ajouté, rejetant « l'idéologie du mondialisme ».

Il a enfin évoqué son intention de limiter la contribution américaine à 25 % du budget des opérations de maintien de la paix de l'ONU (6,689 milliards de dollars, dont 28,5 % payés par Washington jusqu'à présent) afin d'encourager d'autres États à « partager ce lourd fardeau ».

Et il a annoncé un réexamen de l'aide versée par les États-Unis aux pays étrangers, qui sera « à l'avenir » réservée « uniquement à ceux qui nous respectent, et, franchement, à nos amis ».