L'ancien avocat de Donald Trump, un temps très proche du président avant de tomber en disgrâce à ses yeux, a été interrogé à plusieurs reprises par l'équipe du procureur spécial responsable de l'enquête russe, Robert Mueller, a indiqué jeudi son avocat.

Michael Cohen a commencé à coopérer avec le procureur spécial, qui enquête sur une possible collusion entre l'équipe de Donald Trump et la Russie pendant la campagne présidentielle de 2016, après avoir plaidé coupable de fraudes fiscale et bancaire au mois d'août.

Les faits pour lesquels il est poursuivi ont été débusqués par l'enquête Mueller, mais n'ont pas de lien avec la Russie.

Sa coopération a été révélée par la chaîne ABC News, avant d'être confirmée par Lanny Davis, l'avocat de Michael Cohen.

« C'est bien que Michael Cohen fournisse des informations capitales à l'enquête Mueller », a-t-il écrit sur Twitter.

Selon ABC, M. Cohen « a participé à plusieurs entretiens de plusieurs heures au cours du dernier mois ».

« Pas inquiet »

Michael Cohen, 52 ans, avait reconnu, sous serment, avoir acheté le silence de deux femmes, l'actrice porno Stormy Daniels et l'ex-playmate Karen McDougal, « à la demande du candidat » Trump, afin d'éviter de lui « porter préjudice » avant l'élection présidentielle de 2016.

Donald Trump l'avait alors accusé de mentir, la Maison-Blanche signifiant pour sa part que le président n'était « pas du tout inquiet » des révélations de celui qui fut un proche confident et collaborateur plus de 10 ans.

« Si quelqu'un cherche un bon avocat, je suggère fortement que vous ne vous attachiez pas les services de Michael Cohen ! » avait notamment ironisé le président républicain.

Un temps surnommé le « pitbull » de Donald Trump, pour lequel il a géré de nombreux dossiers délicats, le juriste s'était, dans le passé, dit prêt à « prendre une balle » pour protéger le président.

C'est ainsi lui qui avait versé 130 000 dollars à Stormy Daniels en 2016 pour acheter son silence sur une relation qu'elle prétend avoir eue avec Donald Trump en 2006.

Le président, qui a toujours nié avoir eu cette liaison avec l'actrice de films pornographiques, avait reconnu avoir remboursé son avocat.

Une coopération avec les autorités pourrait aider Michael Cohen à négocier une peine plus légère dans son procès.

Plusieurs proches de Donald Trump ont déjà été rattrapés par l'enquête russe, notamment son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, qui a été reconnu coupable de fraudes bancaire et fiscale, et a aussi accepté de coopérer.

Un ancien conseiller diplomatique du milliardaire new-yorkais, George Papadopoulos, a également été condamné à de la prison ferme au début du mois pour avoir menti au FBI dans le cadre de l'enquête de Robert Mueller.