Le président américain Donald Trump a lancé une nouvelle tirade dure contre son procureur général, se disant mercredi « déçu » du travail de Jeff Sessions, cible de sa colère depuis des mois pour s'être récusé dans l'explosive enquête russe.

«Je n'ai pas de procureur général. C'est très triste», assène Donald Trump dans un entretien au site politique The Hill, publié mercredi.

«Je suis déçu par le procureur général pour de nombreuses raisons», a-t-il encore martelé devant des journalistes à la Maison-Blanche, mercredi matin.

Donald Trump est furieux contre Jeff Sessions depuis qu'il a décidé en mars 2017, peu après l'arrivée du milliardaire à la Maison-Blanche, de se récuser de toute enquête sur les soupçons de collusion entre l'équipe du républicain et Moscou à cause de ses rencontres avec l'ambassadeur russe en pleine campagne présidentielle.

Ancien sénateur, ultra-conservateur, Jeff Sessions avait été parmi les tout premiers soutiens au Congrès américain de l'homme d'affaires lorsqu'il était candidat.

Dans l'entretien à Hill.TV réalisé mardi, Donald Trump déplore que son procureur ait promis de ne pas intervenir dans toute enquête portant sur le dossier russe. À la «première question» gênante, «il a répondu "je me récuse, je me récuse"», se moque Donald Trump. «En fait, il n'avait pas à se récuser».

Donald Trump précise que ses critiques vont au-delà : «Je ne suis pas content sur le sujet des frontières», dit-il à propos du travail policier pour freiner l'immigration clandestine.

Jeff Sessions s'est pourtant affiché en porte-drapeau de la ligne dure prônée par Donald Trump.

Malgré ses critiques constantes, le président ne se décide pas à limoger son secrétaire.

Un nouveau procureur général pourrait peser directement sur l'enquête russe, au risque toutefois d'un scandale politique, à quelques semaines d'importantes élections parlementaires et alors que Donald Trump fait déjà l'objet de soupçons d'entrave à la justice pour avoir limogé l'ex-chef du FBI, James Comey.

«On verra ce qui se passe», se contente-t-il de dire à The Hill. «Beaucoup de monde m'a demandé de le faire. Mais j'étudie ce qui a été fait par le passé et je me dis que je préfère pour l'instant laisser les choses en l'état, mais c'est très injuste ce qu'il a fait».

«Nous verrons comment ça se passe avec Jeff», conclut-il.