Rudy Giuliani, avocat personnel du président Donald Trump, s'est expliqué lundi sur des propos tenus la veille quand il a déclaré que «la vérité n'est pas la vérité», une déclaration qui a stupéfait et suscité maintes railleries.

Dans cet entretien à la chaîne NBC dimanche, il s'était employé à justifier pourquoi M. Trump ne devait pas être interrogé par le procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une possible collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire et la Russie lors de l'élection présidentielle de 2016.

Lundi, M. Giuliani a expliqué qu'il essayait simplement de dire que plusieurs personnes pouvaient livrer des versions différentes d'un même évènement. Lorsque «deux personnes font des déclarations totalement contradictoires, (c'est) la classique énigme du «il a dit, elle a dit», a-t-il tweeté.

«Parfois, une recherche approfondie peut révéler la vérité, parfois elle ne peut pas», a ajouté l'ancien maire de New York.

Sur NBC dimanche, il avait expliqué qu'il n'allait pas «se laisser bousculer pour le (M. Trump) faire témoigner et qu'il soit piégé en étant poussé au parjure».

«Et lorsque vous me dites qu'il devrait témoigner parce qu'il va dire la vérité et qu'il ne devrait pas s'inquiéter, et bien c'est absurde parce que c'est la version de la vérité d'une personne. Pas la vérité», a-t-il dit.

«La vérité est la vérité», lui avait répliqué Chuck Todd, présentateur de l'émission dominicale Meet the Press.

«Non, ce n'est pas la vérité. La vérité n'est pas la vérité», avait alors lancé M. Giuliani.

Observateurs, commentateurs et réseaux sociaux ne l'ont depuis pas épargné: «Lundi n'est pas lundi», a raillé un présentateur de CNN, tandis que l'humoriste britannique John Oliver a estimé que «ce n'est pas acceptable pour l'avocat du président».

«C'est tout juste acceptable pour un étudiant en deuxième année de philosophie qui vient juste d'essayer pour la première fois de la Molly», une sorte d'ecstasy de synthèse, a lancé ce dernier.

Mais d'autres ont pris le sujet plus au sérieux.

«Si vous en êtes réduit à "la vérité n'est pas la vérité", en particulier en tant qu'avocat, vous êtes dans une très mauvaise posture», a relevé l'ancienne procureure fédérale Joyce Vance sur la chaîne MSNBC. «Vous êtes dans une posture où vous savez que votre client a de sérieux problèmes».

Ce n'est pas la première fois que Rudy Giuliani tient des propos déconcertants. Pas plus tard que la semaine dernière, il a affirmé que les faits étaient «une question de perception» et, une autre fois, que «les hommes sont, vous savez, jetables».