Un nombre record de femmes ont remporté les primaires des deux grands partis des États-Unis pour des postes de gouverneure, de sénatrice et de représentante, ouvrant la porte à de chaudes luttes aux élections de mi-mandat en novembre qui pourraient faire grimper le pourcentage d'élues et changer le débat public sur des enjeux comme la santé, l'immigration, le droit à l'avortement, l'éducation et le contrôle des armes.

Certaines de ces candidates pourraient également jouer un rôle déterminant dans la capacité des démocrates à prendre les commandes de la Chambre des représentants.

La plupart de ces aspirantes politiciennes sont des démocrates. Quelques-unes d'entre elles en sont à leurs premiers pas en politique et citent comme principale raison à ce grand saut l'élection de Donald Trump à la présidence et la mainmise des républicains sur le Congrès.

Mais d'autres facteurs ont également influencé leur choix : le mouvement moiaussi, les manifestations de femmes et la nomination par M. Trump du très conservateur juge Brett Kavanaugh pour remplacer Anthony Kennedy à la Cour suprême.

La républicaine Mikie Sherrill, une ancienne pilote d'hélicoptère de la marine américaine et procureure fédérale qui briguera un siège au Congrès au New Jersey, dit avoir pour sa part été inspirée par toutes ces femmes qui ont commencé à s'impliquer dans sa communauté d'une manière nouvelle.

Mme Sherrill est l'une des quelque 200 femmes à avoir remporté leur primaire pour la Chambre des représentants, selon une analyse des résultats. Sur le lot, 94 se trouvaient dans une course à trois candidats ou plus.

Seulement 167 femmes avaient réussi à se rendre à cette étape en 2016, d'après le Center for American Women and Politics de l'université Rutgers.

Au Sénat, 19 femmes ont gagné l'investiture, un record. Et pour la première fois, 13 femmes brigueront des sièges de gouverneur durant une même année électorale. Et ce n'est pas fini puisque neuf États n'ont pas encore tenu leurs primaires.

Une plus grande diversité

Cette vague de candidates a aussi un effet bénéfique sur la diversité en général au sein du paysage politique américain.

Le Michigan enverra fort probablement au Congrès la première musulmane, la démocrate Rashida Tlaib. Non seulement cette dernière est-elle sortie victorieuse d'une course où les candidats étaient nombreux, mais elle n'aura pas non plus à affronter d'adversaire républicain en novembre puisqu'aucun ne se présentera dans ce district gagné d'avance aux démocrates.

Près de 50 Afro-Américaines briguent aussi un siège au Congrès cette année. En Géorgie, la démocrate Lucy McBath tentera de vaincre la représentante républicaine Karen Handel alors que Stacey Abrams essaiera de devenir la première gouverneure noire du pays.

En Idaho, Paulette Jordan pourrait également marquer l'histoire en devenant la première femme autochtone à occuper un siège de gouverneur.

Enfin, au Vermont, les démocrates ont choisi Christine Hallquist comme candidate pour le poste de gouverneur de l'État, faisant de Mme Hallquist la première femme transgenre à remporter la primaire d'un grand parti pour ce type de fonction.