Le président Donald Trump cherche une façon de retirer à d'anciens responsables d'agences américaines de renseignement leur habilitation de sécurité, qui leur donne la possibilité d'avoir accès à des informations sensibles même après avoir quitté leurs fonctions, selon la Maison-Blanche.

«Le président explore (les) mécanismes pour retirer les habilitations de sécurité parce qu'ils ont politisé et, dans certains cas, monnayé leurs fonctions publiques et leurs habilitations de sécurité», a indiqué lundi Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de l'exécutif, lors d'un point de presse.

«C'est extrêmement inapproprié, et le fait que des personnes ayant une habilitation de sécurité profèrent des accusations sans fondement apporte une légitimité inappropriée à des accusations sans aucune preuve», a-t-elle relevé.

«Non seulement le président regarde comment retirer l'habilitation de (l'ancien directeur de la CIA John) Brennan, mais il examine également les habilitations de sécurité de Comey, Clapper, Hayden, Rice et McCabe», a-t-elle poursuivi.

James Comey dirigeait la police fédérale (FBI) jusqu'à son limogeage par M. Trump en mai 2017. James Clapper était directeur du renseignement jusqu'à début 2017 et Michael Hayden a été patron de la NSA puis de la CIA. Quant à Susan Rice, elle était conseillère en sécurité nationale de Barack Obama, et Andrew McCabe était adjoint puis directeur par intérim du FBI jusqu'en août 2017.

MM. Brennan, Comey, Clapper et Hayden n'ont pas hésité à critiquer ouvertement Donald Trump depuis sa prise de fonctions en janvier 2017.

À la suite de la rencontre entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine le 16 juillet, M. Brennan avait qualifié l'attitude du milliardaire républicain de «rien de moins qu'un acte de trahison».

Une porte-parole de M. McCabe a rapidement indiqué sur Twitter que «son habilitation de sécurité a été désactivée lorsqu'il a été limogé (en mars), en application de ce qu'on nous a précisé être la règle au FBI».

D'après le Washigton Post, M. Comey ne dispose plus non plus d'une habilitation de sécurité «depuis plusieurs mois».

Interrogé sur la chaîne CNN, M. Clapper a estimé qu'une telle initiative serait une «chose très, très mesquine». À la question de savoir s'il s'agissait d'un acte politique, il a dit: «Je ne sais pas comment vous pourriez le considérer d'une quelconque autre façon».

Le sénateur républicain Rand Paul avait posté sur Twitter en début de matinée un message dans lequel il posait notamment une question: «John Brennan engrange-t-il des millions de dollars en divulguant des secrets aux médias grand public avec ses attaques contre @realDonaldTrump?».