L'administration américaine a demandé à un tribunal un délai pour réunir les jeunes enfants de migrants et leurs parents arrêtés en franchissant la frontière, expliquant manquer de temps pour confirmer les identités, selon des documents judiciaires publiés vendredi.

Un juge de San Diego a ordonné le 26 juin la réunification sous 15 jours des enfants de moins de cinq ans avec leurs parents, et sous 30 jours pour les autres, fustigeant la politique de «tolérance zéro» sur l'immigration qui ordonnait l'arrestation systématique et les poursuites au pénal de tous les clandestins franchissant la frontière.

Plus de 2300 enfants, dont environ 100 de moins de cinq ans, avaient été séparés de leur famille et hébergés dans des centres d'accueil gérés par le département de la Santé (HHS) depuis début mai.

Plus de 500 ont déjà retrouvé leurs parents mais le gouvernement peine à tenir le rythme. Le HHS a admis jeudi devoir recourir à des tests ADN et à des procédures accélérées pour identifier les enfants et leurs parents.

Dans une requête à la cour de San Diego, qui doit examiner vendredi la demande de l'administration, le département de la Justice (DOJ) assure que le HHS «travaille d'arrache-pied pour réduire le fardeau de la confirmation de parenté et accélérer les vérifications par ADN».

«Dans certains cas, toutefois», affirme le DOJ, «cette procédure n'est pas concluante pour établir une parenté et l'étude de documents disponibles peut être nécessaire».

Cette procédure peut aussi prendre du temps si les parents ont été libérés des centres de rétention. «Dans ces cas-là, il pourrait être plus difficile de réunifier certaines familles dans les délais de la cour», estime le ministère.

Le gouvernement souhaite donc «clarifier si dans les cas où la parenté ne peut pas être confirmée rapidement, le HHS ne violera pas l'injonction de la cour si la réunification arrive hors du délai donné».

Le DOJ ne demande pas de nouvelle date pour un délai, mais se dit prêt «à préparer une proposition de date limite».

Le département demande également à la cour de supprimer un paragraphe de la décision du 26 juin, qui interdit la détention de migrants sans leurs enfants car il pourrait être interprété comme une demande de libération des parents qui n'auraient retrouvé leurs enfants passé le délai.

Face au tollé créé par les images de jeunes enfants en pleurs, le président Donald Trump a mis fin par décret le 20 juin aux séparations. Il appelle maintenant le Congrès à réformer les lois sur l'immigration.