Quelque 1250 Yéménites pourront rester aux États-Unis jusqu'en mars 2020 après la décision jeudi du gouvernement américain de prolonger leur statut de protection temporaire, les préservant ainsi d'une potentielle expulsion vers leur pays ravagé par la guerre et une grave crise humanitaire.

La ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, a indiqué que ces Yéménites, autorisés à rester aux États-Unis après l'expiration de leur visa en raison du conflit faisant rage dans le pays de la péninsule arabique, seraient en mesure d'y séjourner pour au moins 18 mois supplémentaires, jusqu'au 3 mars 2020.

Elle justifie cette décision, dans un communiqué du ministère de la Sécurité intérieure, par « les circonstances exceptionnelles et temporaires » frappant toujours le Yémen.

Dans le cadre de sa politique de « tolérance zéro » envers l'immigration illégale, l'administration Trump a revu l'ensemble de ses programmes de statut de protection temporaire, destinés principalement aux étrangers ne pouvant pas rentrer chez eux en raison de guerres ou de catastrophes naturelles.

Le ministère de la Sécurité intérieure a retiré au cours des 18 mois ce statut à plusieurs centaines de milliers de personnes originaires du Nicaragua, du Soudan, du Honduras, du Népal et du Salvador.

Beaucoup d'entre eux avaient vécu pendant des années aux États-Unis, y fondant parfois des familles, avant que le ministère de la Sécurité intérieure ne juge l'an dernier, séparément, que l'amélioration de la situation dans leurs pays respectifs ne justifiait plus leur maintien aux États-Unis.

Depuis l'intervention au Yémen, en mars 2015, d'une coalition militaire sous commandement saoudien en soutien au gouvernement, le conflit y a fait près de 10 000 morts et provoqué, selon l'ONU, « la pire crise humanitaire au monde », avec des millions de personnes au bord de la famine.

Le département d'État américain a de nouveau conseillé jeudi aux citoyens américains de ne pas se rendre au Yémen en raison du conflit et de la menace permanente que font planer les « groupes terroristes ».