Un mouvement prend de l'ampleur aux États-Unis pour supprimer la police de l'immigration (ICE), après le scandale provoqué dans le pays et à l'étranger par la séparation de plus de 2300 enfants de leurs parents ou tuteurs ayant franchi illégalement la frontière sud.

«Nous continuerons d'appeler le Congrès à arrêter de financer les forces (chargées) des expulsions», a indiqué Maria Bilbao, responsable en Floride de l'ONG de défense des immigrants United We Dream, à propos de l'Immigration and Customs Enforcement.

«Le moment est arrivé pour nous de nous lever et de descendre dans la rue pour lutter afin que ces abus prennent fin», a-t-elle ajouté, souhaitant «l'abolition» de cette branche des forces de l'ordre américaines à cause de ses méthodes jugées brutales.

Le président Donald Trump a décidé d'appliquer une politique de «tolérance zéro» en matière d'immigration clandestine et de placer en détention les adultes entrés illégalement aux États-Unis et de les poursuivre pénalement.

Mais pour cela, ils étaient systématiquement séparés de leurs enfants qui se retrouvaient enfermés dans des centres parfois situés à des milliers de kilomètres. En quelques semaines, plus de 2300 enfants ont été affectés.

Les images d'enfants enfermés dans des enclos grillagés, en pleurs, ont choqué et entraîné de nombreuses manifestations aux États-Unis. Des rassemblements sont encore prévus samedi dans plusieurs villes.

Face à la levée de boucliers, le milliardaire a pris un décret le 20 juin mettant un terme à ces séparations, mais quelque 2000 enfants n'avaient toujours pas retrouvé leurs parents vendredi.

L'une des premières personnalités à soutenir cette demande de suppression de l'ICE est l'actrice et candidate au poste de gouverneur de New York Cynthia Nixon.

«Je pense que nous devons abolir l'ICE. Cela me semble très clair», a dit récemment sur la chaîne ABC celle qui incarnait Miranda dans la série «Sex And The City».

«Ils se sont tellement éloignés des intérêts du peuple américain et des intérêts de l'humanité que nous n'avons pas besoin de les remplacer», a-t-elle estimé.

Une position qui fait écho au Congrès, même si c'est de manière limitée, et qui commence à être de plus en plus prônée par des organismes de protection des droits humains.

Reste qu'obtenir du Congrès qu'il prenne une mesure aussi drastique est «extrêmement improbable», car les républicains en contrôlent les deux chambres, a commenté Stephen Yale-Loehr, professeur de droit de l'immigration à l'université Cornell à New York. Mais «même si les démocrates reprenaient le contrôle du Congrès en novembre, les chances d'abolir l'ICE seraient proches du néant».

L'ICE a été créée en 2003 «pour protéger la sécurité nationale et renforcer la sécurité publique» après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, d'après son site internet.