Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu'il révélerait le nom de son candidat pour le neuvième siège crucial de la Cour suprême le 9 juillet, en affirmant qu'il pourrait nommer une femme.

«J'ai réduit à environ cinq» le nombre de choix potentiels, parmi lesquels figurent deux femmes, a dit le président américain aux journalistes à bord d'Air Force One, en précisant qu'il s'entretiendrait avec un ou deux d'entre eux ce week-end et qu'il ne leur demanderait pas leur position sur le droit à l'avortement.

«C'est un groupe de juges très talentueux, brillants, conservateurs pour la plupart», a-t-il déclaré. «Ils me plaisent tous».

Après les visites attendues ce week-end, le processus de sélection commencera à plein à partir de lundi, a-t-il expliqué. Au total, «je m'entretiendrai probablement avec six ou sept» personnes, a poursuivi Donald Trump.

Mariage homosexuel, discriminations raciales, peine de mort, controverses électorales, port d'arme, poids des syndicats: la Cour suprême tranche les plus grands débats de société aux États-Unis.

La bataille s'annonce féroce au Sénat, qui devra ensuite confirmer son choix par un vote à l'automne. Les républicains n'y détiennent qu'une très courte majorité face à l'opposition démocrate qui redoute de voir basculer fermement du côté conservateur la haute cour.

Il s'agit de remplacer le juge Anthony Kennedy, qui a annoncé mercredi qu'il prendrait sa retraite. Nommé en 1987 par Ronald Reagan, il a souvent joué un rôle d'arbitre entre quatre sages progressistes et quatre conservateurs. D'où l'importance cruciale du choix du nouveau juge.

Interrogé vendredi sur l'arrêt Roe v. Wade qui a légalisé l'avortement en 1973 dans tous les États-Unis, Donald Trump a affirmé, à propos de ses entretiens à venir: «Je ne leur poserai pas cette question».

Parmi les candidats pressentis, le sénateur républicain de l'Utah, Mike Lee, âgé de 47 ans, apparaît comme l'un des favoris. «Il a dit qu'il aimerait bien ce poste, ils ne disent pas ça d'habitude», a remarqué le président américain.

Les sénateurs républicains avaient rompu avec la tradition en refusant, en 2016, d'auditionner pendant de longs mois le magistrat sélectionné par le président démocrate sortant Barack Obama pour remplacer l'ultra conservateur Antonin Scalia, après son décès.

Après la victoire de Donald Trump à la présidentielle en novembre 2016, le républicain a pu désigner un juge conservateur à la place, Neil Gorsuch, qui siège depuis 2017.

Les chefs démocrates estiment que ce même argument vaut pour la prochaine nomination puisqu'un tiers du Sénat est en jeu aux élections parlementaires de novembre.