L'ancien candidat malheureux à la présidentielle américaine Mitt Romney a largement remporté mardi la primaire républicaine de l'Utah pour la course au Sénat, signant son retour en politique avec la promesse de ne pas se taire si Donald Trump se fourvoie.

«Eh bien, on dirait que notre équipe a remporté la primaire», a déclaré Mitt Romney devant ses partisans, après avoir défait facilement son rival, le conservateur Mike Kennedy, en remportant plus de 70% des suffrages, selon un décompte encore provisoire.

Sa victoire à la primaire républicaine lui garantit pratiquement de remporter un siège de sénateur en novembre, l'Utah n'ayant pas envoyé de démocrate au Sénat depuis 42 ans.

Ardent critique de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016 - il l'avait traité de «charlatan» -, Mitt Romney, 71 ans, a dernièrement adouci ses déclarations publiques. Mais il a néanmoins juré de s'élever contre les éventuelles erreurs du président américain.

«J'ai et je continuerai de m'exprimer franchement quand le président fera ou dira quelque chose de raciste, sexiste, contre les immigrés, malhonnête ou ayant un effet dévastateur pour les institutions démocratiques», écrivait-il dimanche dans le journal Salt Lake Tribune.

Mitt Romney y rappelait son soutien à certaines mesures économiques de Donald Trump, comme la réforme des impôts ou l'élimination de «régulations inutiles».

Mais, fidèle à la ligne antiprotectionniste traditionnelle de la droite américaine, l'ancien gouverneur du Massachusetts (2002-2006) dénonçait en revanche la politique commerciale extérieure du président américain, notamment ses taxes douanières imposées à des alliés des États-Unis.

Donald Trump a félicité mardi, sur Twitter, Mitt Romney pour sa victoire, la qualifiant de «grande et convaincante». «J'ai hâte qu'on travaille ensemble», a précisé le président américain.

Alors que plusieurs voix républicaines se sont inquiétées récemment de voir leur formation devenir le «parti de Donald Trump», où toute critique est laminée, Mitt Romney a affirmé: «Je comprends l'argument de ceux qui pensent que nous devrions rester silencieux mais je ne peux pas y souscrire».

C'est avec un message d'ouverture sur l'immigration légale aux antipodes des déclarations de Donald Trump qu'il avait annoncé sa candidature en février.

Fils adoptif de l'Utah, où vit une importante population de confession mormone, comme lui, Mitt Romney est considéré comme le «sauveur» des jeux Olympiques de 2002 à Salt Lake City, capitale de cet État de l'Ouest américain, et y possède une vaste demeure.

Cet ancien homme d'affaires né à Detroit (Michigan) en 1947 part largement en tête contre la démocrate Jenny Wilson pour succéder au sénateur républicain Orrin Hatch.

M. Romney était en lice aux primaires pour la présidentielle de 2008 et a été le candidat républicain pour celles de 2012 remportées par le démocrate Barack Obama.