Les militants anti-avortement ont crié victoire vendredi après que l'administration du président Donald Trump s'en est de nouveau prise au financement public de centaines de cliniques d'avortement aux États-Unis.

« Nous remercions le président Trump d'agir pour sortir les contribuables du business de l'avortement », s'est félicitée la présidente de l'organisation anti-avortement Susan B. Anthony List, Marjorie Dannenfelser.

La Maison-Blanche n'avait pas encore fait d'annonce officielle, mais techniquement, le changement de politique est engagé.

Le département de la Santé a lancé un processus réglementaire afin de ne plus accorder de subventions aux centres de santé qui ne sépareraient pas physiquement leurs activités de planification familiale et d'avortement, l'administration considérant que l'interruption volontaire de grossesse ne fait pas partie de la planification familiale.

Le changement n'est pas immédiat et doit encore franchir plusieurs étapes réglementaires, dans les prochains mois, avant d'entrer en vigueur.

La décision a néanmoins été dénoncée vivement par les démocrates et le principal réseau de planification familiale, Planned Parenthood, qui y voient la dernière attaque des républicains au pouvoir contre le droit à l'avortement, en repli depuis plusieurs années dans le pays.

La nouvelle règle obligerait les cliniques recevant des fonds fédéraux à séparer dans un lieu physique différent toute pratique d'avortement.

Financièrement, les fonds fédéraux ne peuvent déjà pas servir à financer des avortements, mais les cliniques peuvent aujourd'hui obtenir des crédits publics pour leurs autres activités, comme les consultations, la contraception ou des dépistages de maladies sexuellement transmissibles.

Requérir une séparation physique, et non plus seulement financière, créerait un nouvel obstacle à l'obtention de fonds publics.

« L'administration Trump recommence à vouloir retirer aux femmes des droits de santé fondamentaux », a dénoncé la chef démocrate Nancy Pelosi, à la Chambre des représentants.

« Il s'agit d'une tentative non voilée pour fermer Planned Parenthood, c'est honteux », a dit la sénatrice de Californie Dianne Feinstein.

La somme en jeu est de 260 millions de dollars par an, selon le Washington Post, dont 50 à 60 millions vont à Planned Parenthood, qui a environ 600 centres de santé dans tout le pays, servant principalement des femmes aux revenus modestes.