Le nouveau secrétaire d'État Mike Pompeo a annoncé mardi la fin du «gel des embauches» au sein de la diplomatie américaine qui avait contribué à l'impopularité de son prédécesseur Rex Tillerson, finalement limogé sans ménagement par Donald Trump.

«Nous sommes extrêmement heureux de cette décision dans ce bâtiment», a déclaré la porte-parole du département d'État Heather Nauert devant la presse. «Vous savez à quel point c'était frustrant pour beaucoup de gens qui voulaient un travail au département d'État et qui butaient sur le gel des embauches», a-t-elle ajouté.

Mike Pompeo a adressé mardi un message au personnel pour leur annoncer cette décision et il aura un échange avec les fonctionnaires et employés du «State» mercredi à huis clos à Washington.

Concrètement, le département d'État, qui emploie plus de 70 000 personnes à Washington et dans 250 postes à l'étranger, peut à nouveau embaucher en utilisant les crédits alloués par le Congrès.

Rex Tillerson, ex-PDG du géant pétrolier ExxonMobil nouveau venu en politique et en diplomatie, avait imposé ce gel dans le cadre d'une vaste opération de «refonte» du ministère des Affaires étrangères, qu'il n'a pas pu faire aboutir.

Il avait en effet demandé une baisse de près de 30% du budget pour le département d'État, conformément au souhait de l'administration Trump qui donne la priorité aux dépenses militaires. Mais le Congrès s'oppose à une telle réduction, jugée dangereuse alors que des diplomates américains sont engagés sur plusieurs crises internationales.

La décision de l'ex-chef de la diplomatie avait été très mal vécue en interne, poussant l'administration a reconnaître l'existence d'un problème de «moral» au département d'Etat. D'autant que parallèlement, des dizaines de postes de hauts responsables ou d'ambassadeurs sont restés vacants durant les seize premiers mois de présidence Trump.

Rex Tillerson, qui entretenait en outre des relations difficiles avec le président républicain, a été limogé en mars. Son successeur Mike Pompeo a lui été solennellement adoubé par Donald Trump, qui s'est rendu au département d'État pour la première fois depuis son arrivée à la Maison-Blanche.

«Je veux que le département d'État retrouve de sa superbe», lance régulièrement le nouveau secrétaire d'Etat.

La puissante American Foreign Service Association (AFSA), syndicat de la diplomatie américaine, a salué la fin du gel des embauches. Elle s'est réjouie de voir «un consensus clair entre le Congrès et l'administration selon lequel la diplomatie représente une part vitale des outils de la sécurité nationale de l'Amérique».