Des milliers d'élèves américains ont interrompu les cours vendredi dans tout le pays pour commémorer le 19e anniversaire du massacre de Columbine qui a fait treize morts, alors que les États-Unis connaissent depuis quelques semaines une mobilisation étudiante contre la violence par armes à feu.

À Washington, une manifestation a rassemblé plusieurs centaines d'étudiants près de la Maison-Blanche, venus de la capitale fédérale et de sa région. À 10h, les étudiants ont respecté treize minutes de silence alors que les noms des victimes étaient égrainés au haut-parleur.

Ils arboraient des pancartes «Arrêtez la violence des armes», «Des livres, pas des balles» ou demandaient «le droit d'être en sécurité».

«Beaucoup d'élèves de mon école sont venus pour montrer leur soutien pour une meilleure sécurité dans les écoles et pour une meilleure réglementation des armes à feu», a expliqué à l'AFP Matt Compton, 15 ans, du l'école de Bethesda-Chevy Chase, dans le Maryland.

La tragédie de Columbine «est terrible», a affirmé Emma Corcoran, une autre élève de Bethesda, estimant que «les choses ont empiré ces dernières années» alors que «les gens ne protestaient pas».

«Cela doit changer», a affirmé la jeune fille de 15 ans. «Chaque enfant espère un changement et même si nous ne pouvons pas voter, nous voulons aider».

Le 20 avril 1999, à Littleton, Dylan Klebold, 17 ans, et Eric Harris, 18 ans, ont ouvert le feu dans cette école de Littleton au Colorado, tuant douze élèves et un professeur avant de se donner la mort. Vingt-quatre autres personnes ont été blessées. La tuerie était à l'époque la plus sanglante dans un établissement scolaire.

Mais elle a été suivie par d'autres fusillades plus meurtrières, comme celle de l'université de Virginia Tech à Blacksburg (32 morts en 2007) et celle de l'école primaire Sandy Hook à Newton (Connecticut) en 2012, où un jeune a tué 26 personnes, dont 20 enfants, avant de se suicider.

Cet anniversaire intervient alors que le mouvement étudiant contre la prolifération des armes a pris une nouvelle ampleur depuis la tuerie dans un établissement de Parkland, en Floride.

Nikolas Cruz, un ancien étudiant de l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas, a ouvert le feu au fusil semi-automatique le 14 février, faisant 17 morts dont une majorité d'adolescents, avant d'être arrêté.

La violence par armes à feu est un fléau national, avec 96 morts en moyenne par jour, selon l'association anti-armes Everytown for Gun Safety.

Vendredi matin, un étudiant de l'école Forest à Ocala, dans le centre de la Floride, a été blessé à une jambe par un autre élève, selon la police locale. Le tireur a été interpellé et placé en détention.

C'est la troisième fois que les étudiants manifestent au niveau national depuis la fusillade de Parkland. Plus de 1,5 million de personnes ont participé le 24 mars à des centaines de rassemblements aux États-Unis pour saluer la mémoire des victimes et pour exiger de leurs élus et du gouvernement de Donald Trump des mesures concrètes contre les armes à feu.