La Californie va déployer 400 membres de sa Garde nationale, dans tout l'État, en réponse à une demande du président Donald Trump, mais pour combattre la criminalité transnationale et non pourchasser ceux qui franchissent la frontière mexicaine pour fuir «la violence».

Dans une lettre adressée à la ministre de la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen et au ministre de la Défense Jim Mattis, le gouverneur Jerry Brown écrit que la Garde nationale du grand État de l'ouest du pays «accepte les financements fédéraux pour affecter environ 400 membres supplémentaires (...) à ses programmes contre la criminalité transnationale».

Environ 250 membres de la Garde nationale californienne y sont actuellement affectés, dont 55 à la frontière.

Les militaires déployés contribueront à la lutte contre les groupes criminels internationaux, le trafic d'êtres humains, d'armes ou de drogue, des priorités «pour tous les Américains, républicains ou démocrates».

Il affirme toutefois que «ce ne sera pas une mission pour construire un nouveau mur (...) ou pour rafler des femmes et des enfants, ou des gens qui fuient la violence et cherchent une vie meilleure».

Le gouverneur démocrate, qui affronte régulièrement l'administration Trump sur les questions d'immigration, d'armes ou d'environnement défie encore le président américain: «La Garde nationale californienne n'appliquera pas les lois fédérales sur l'immigration», indique-t-il, assurant qu'il n'y a «pas de vague massive d'immigrants déferlant sur la Californie».

L'administration Trump et la Californie sont engagés dans un véritable bras de fer juridique et politique, le grand État démocrate ayant poursuivi le gouvernement du magnat républicain de l'immobilier sur de nombreux sujets dont encore mardi sur la tentative d'amender des lois sur la qualité de l'air.

Le ministre de la Justice Jeff Session a quant à lui poursuivi le «Golden State» pour son refus de coopérer avec la police fédérale en matière d'immigration clandestine. La Californie s'est proclamé «État sanctuaire» pour les sans-papiers n'ayant pas commis de délits.

Le Texas a annoncé mardi qu'il allait envoyer un total de plus de 1000 soldats de sa Garde nationale à la frontière avec le Mexique, après en avoir déjà déployé 250 ce week-end ainsi que du matériel, des avions et des véhicules.

Un autre état frontalier, l'Arizona, a lui aussi répondu à la demande fédérale en annonçant l'envoi de 225 membres de sa Garde lundi à la frontière.

Donald Trump a évoqué le déploiement de 2000 à 4000 hommes. Il a indiqué qu'il pourrait garder les militaires à la frontière jusqu'à la construction du mur qu'il a promis, une décision qui a exacerbé les tensions avec le Mexique.