Signe de l'ampleur de la crise des opiacés aux États-Unis, le directeur général de la Santé a appelé jeudi les Américains à se munir de naloxone, un antidote qui permet souvent de contrer les effets d'une overdose à ces drogues qui font des dizaines de milliers de morts aux États-Unis.

Le directeur général, Jerome Adams, a «souligné l'importance du médicament anti-overdose naloxone» pour sauver des vies face à la forte augmentation des morts par overdoses aux opiacés, dans un communiqué.

«Savoir comment utiliser la naloxone et en voir à portée de main peut sauver des vies», a-t-il ajouté.

Le directeur général reprend ainsi au niveau fédéral des campagnes de promotion de la naloxone - également connue sous son nom commercial Narcan - déjà en cours dans de nombreuses métropoles américaines, dont New York.

La naloxone est depuis plusieurs années déjà utilisée par tous les urgentistes, souvent en première ligne face aux overdoses à l'héroïne ou au fentanyl, une drogue qui peut être 50 à 100 fois plus que l'héroïne.

Administrable par vaporisateur nasal, disponible sans ordonnance en pharmacie, elle est de plus en plus diffusée, aussi bien auprès des proches de personnes dépendantes aux opiacés qu'en prévention dans les écoles ou auprès des gardiens d'immeubles.

Des formations brèves et gratuites sur son utilisation se sont multipliées ces dernières années dans de nombreuses localités.

Née d'une surprescription de médicaments antidouleur, la crise des opiacés s'est emballée au point que Donald Trump l'a qualifiée en octobre dernier d'«urgence nationale de santé publique».

En 2016, elle a fait bondir le nombre de personnes mortes d'overdoses aux États-Unis, souvent loin du profil type du toxicomane, jusqu'à 63 600 - soit 175 par jour - dont près des deux tiers à cause d'opiacés.