Quelque deux Américains sur trois se disent désormais favorables à des lois plus strictes sur les armes à feu après la fusillade dans un lycée de Floride, la majorité la plus nette à se dégager depuis 2008, selon un sondage publié mardi par l'institut Quinnipiac.

Selon ce sondage, réalisé auprès de 1249 Américains entre le 16 et le 19 février, 66% des Américains se disent en faveur de lois plus strictes sur les armes, tandis que 31% s'y opposent.

Le camp favorable à des lois plus strictes apparaît ainsi en progression comparé à un sondage de décembre 2017, lorsque 59% des personnes interrogées se déclaraient favorables à des mesures plus strictes (contre 36%), ou comparé à décembre 2015, lorsqu'ils étaient minoritaires, à 47% des sondés (contre 50%).

De 2008 à 2015, la majorité en faveur de plus de restrictions n'avait jamais dépassé les 54%, selon les chiffres de l'institut.

Selon le sondage publié mardi, deux Américains sur trois (67%) estiment aussi qu'il est aujourd'hui «trop facile» d'acheter une arme aux États-Unis aujourd'hui, alors qu'ils étaient 59% seulement en novembre dernier - après la fusillade de Las Vegas qui a fait 58 morts le 1er octobre - et 55% en décembre 2015.

Enfin, près de trois Américains sur quatre (75%) estiment que le Congrès américain devrait en «faire plus» pour réduire la violence par armes à feu, contre 67% en décembre dernier.

Ce sondage devrait alimenter les espoirs de tous ceux qui se mobilisent depuis la fusillade de Parkland mercredi en Floride pour dénoncer l'inaction de la classe politique américaine malgré la multiplication des fusillades en milieu scolaire ces dernières années.

Il confirme néanmoins les divisions entre démocrates et républicains sur ce sujet: si les premiers sont à 86% favorables à des lois plus strictes, seuls 34% des républicains partagent cette opinion.

Nikolas Cruz, un ancien élève du lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, au nord de Miami, a ouvert le feu au fusil semi-automatique dans les couloirs de l'établissement, faisant 17 morts dont une majorité d'adolescents.

Malgré des signalements pour comportement violent, Cruz, 19 ans, avait légalement acheté l'arme avec laquelle il a perpétré cette fusillade, l'une des plus meurtrières de l'histoire américaine.