Nikolas Cruz, l'auteur de la fusillade qui a fait 17 morts mercredi dans une école secondaire du sud-est de la Floride, est un amateur d'armes à feu dont les problèmes de comportement ont conduit à son renvoi de cet établissement.

Sur la photo diffusée par la police, il apparait à 19 ans comme un jeune homme comme les autres: cheveux châtains coupés courts, yeux noisettes et un visage juvénile parsemé de taches de rousseur.

Il s'est pourtant présenté à l'heure de la sortie des cours dans son ancienne école, la Marjory Stoneman Douglas High School à Parkland, avec un fusil semi-automatique AR-15 et une grande quantité de munitions, avant d'ouvrir le feu.

Il souffrait de problèmes de comportement et avait été renvoyé de l'école en fin d'année dernière, a dit jeudi le directeur de l'école sans vouloir donner de détails.

Le président Donald Trump a promis jeudi de s'attaquer au «difficile problème des maladies mentales», après avoir évoqué les «nombreux signes» montrant un adolescent «déséquilibré». Le shérif du comté de Broward, Scott Israel, n'a pas confirmé un lien entre ses problèmes psychologiques et la fusillade, tout en estimant que c'était «une hypothèse».

Né en septembre 1998, Nikolas Cruz avait été adopté à sa naissance, avec son frère, par un couple de cinquantenaires, selon le quotidien Sun Sentinel.

Sa mère adoptive, Lynda Cruz, est décédée d'une pneumonie en fin d'année dernière. Il a ensuite été hébergé dans la famille d'un ancien copain de classe où il avait sa propre chambre.

L'avocat de la famille d'accueil, Jim Lewis, a assuré au journal que celle-ci n'avait «rien vu venir».

«Ils l'ont hébergé en se disant qu'ils faisaient une bonne action, a-t-il expliqué. Il était un peu bizarre, et il était déprimé après la mort de sa mère, mais qui ne le serait pas ?»

Le jeune était toujours scolarisé dans un lycée public et travaillait dans un magasin à proximité, a ajouté l'avocat.

Il a précisé que le fusil d'assaut appartenait bien à l'adolescent.

«Sensation d'ivresse»

Dans son quartier, plusieurs personnes ont rapporté au journal avoir eu des problèmes de voisinage avec le jeune homme et avoir fait intervenir la police.

Cruz était aussi connu au sein du lycée où il a commis son massacre pour être un élève à problèmes.

«Il y a eu des problèmes quand il a menacé des étudiants l'année dernière et je pense qu'on lui a dit de quitter le campus», a déclaré au quotidien Miami Herald Jim Gard, un professeur de mathématiques qui avait eu l'élève dans sa classe.

Un étudiant, interrogé par la chaîne locale WSVN-7, a expliqué que le jeune homme aimait tirer «parce que ça lui procurait une sensation d'ivresse».

Il suivait aussi une préparation militaire, selon des sources au Pentagone qui n'ont pas donné de détails.

Un autre élève, interrogé sur les lieux de la fusillade par la chaîne locale WJXT, a affirmé que le passage à l'acte de Nikolas Cruz était prévisible.

«Honnêtement, beaucoup de gens disaient que ce serait lui» qui «arroserait le lycée», a indiqué l'élève que la chaîne n'a pas identifié.

«Au final, tout le monde l'avait prédit», a-t-il ajouté, soulignant que Nikolas Cruz connaissait bien les lieux et les procédures de sécurité en vigueur dans l'école en cas de coups de feu.

«Il était au deuxième étage, il connaît la disposition des classes, il savait où seraient les élèves», a-t-il expliqué. «Il est habitué aux exercices anti-incendie, il est préparé.»

Nikolas Cruz avait posté sur les réseaux sociaux des messages «très alarmants», a indiqué le shérif Israel.

Le FBI a reconnu avoir été alerté en septembre dernier par un abonné de la plateforme YouTube sur le commentaire laissé par un utilisateur du même nom que le tireur: «mon métier sera d'aller tirer dans les écoles». Des vérifications ont été faites, mais elles n'ont pas permis d'identifier l'auteur de ces commentaires, a expliqué jeudi l'agent fédéral Rob Lasky, qui participe à l'enquête.