Soulagement pour les détracteurs de la politique migratoire de Donald Trump: une juge new-yorkaise a décidé de libérer un défenseur notoire de sans-papiers, tandis que sa femme était invitée à Washington pour le discours du président sur l'état de l'Union.

La juge fédérale Katherine Forrest a ordonné lundi la libération immédiate de Ravi Ragbir, militant et directeur d'une association d'aide aux clandestins - Coalición Nuevo Santuario - estimant «cruelle» son arrestation le 11 janvier par la police migratoire, qui l'a transféré immédiatement à Miami en vue d'une expulsion.

«Il y a et il doit y avoir dans notre grand pays la liberté de faire ses adieux», a écrit la juge dans sa décision de sept pages.

«Il ne faut pas - et cela n'a jamais été le cas par le passé - que ceux qui ont vécu sans anicroche dans ce pays pendant des années soient soumis à un traitement que nous associons à des régimes dénoncés comme injustes.»

«Maintenant nous allons nous battre pour nous assurer que Ravi pourra rester ici avec sa famille et continuera à travailler pour soutenir les droits des immigrés aux États-Unis», s'est réjouie la femme de Ravi Ragbir, Amy Gottlieb, une avocate qui défend elle aussi les immigrés, en attendant une décision de fond sur le sort de son mari.

Témoin de la popularité à New York de la cause pro-migrants, Mme Gottlieb a été invitée par une élue démocrate de l'État de New York à assister mardi soir au discours sur l'état de l'Union que doit prononcer Donald Trump devant le Congrès à Washington. La politique migratoire devrait être à nouveau l'un des grands thèmes du président.

Ravi Ragbir, 53 ans, originaire de Trinité-et-Tobago, avait été interpellé le 11 janvier alors qu'il se présentait à la police de l'immigration pour son rendez-vous annuel.

Il avait été incarcéré et transféré dans la foulée à Miami en vue de son expulsion vers Trinité-et-Tobago, où il n'a plus mis les pieds depuis 25 ans.

Des centaines de sympathisants s'étaient mobilisés pour obtenir sa libération.

Bien que marié à une Américaine et titulaire d'une carte verte, Ravi Ragbir est dans le collimateur de la police de l'immigration qui a désormais pour consigne d'arrêter et d'expulser les immigrés ayant fait l'objet d'une condamnation, même s'ils n'ont plus eu maille à partir avec la police depuis des années.

Il a été condamné en 2001 pour fraude bancaire, alors qu'il travaillait pour une société de prêts immobiliers, ce qui lui a valu deux ans et demi d'incarcération.