Trois sénateurs républicains et trois sénateurs démocrates ont affirmé jeudi être arrivés à un accord pour protéger des centaines de milliers de jeunes immigrants de la déportation et pour accroître la sécurité aux frontières. Mais la Maison-Blanche et plusieurs législateurs républicains ont affirmé qu'ils rejetteraient la proposition, plongeant de nouveau la question dans l'incertitude seulement huit jours avant une échéance risquant de paralyser le gouvernement.

Deux des négociateurs - le numéro deux démocrate au Sénat, Richard Durbin, de l'Illinois, et le sénateur républicain de la Caroline du Sud Lindsey Graham - se sont rendus tôt jeudi à la Maison-Blanche pour présenter leur feuille de route au président Donald Trump dans le bureau ovale. Le pacte inclut aussi des restrictions sur la possibilité pour ces immigrants de faire venir des parents aux États-Unis et l'élimination d'un système de loterie de visas ayant contribué à l'entrée au pays de personnes provenant notamment de pays africains.

Devant les journalistes après la rencontre avec le président, M. Graham avait dit entrevoir une «percée». Toutefois, dans un après-midi où a régné la confusion, trois autres législateurs républicains - incluant deux partisans de la ligne dure sur l'immigration - étaient présents pour la rencontre dans le bureau de M. Trump, et ont soutenu qu'elle n'avait pas produit les résultats souhaités par MM. Graham et Durbin.

«Il n'y a pas eu conclusion d'une entente pour l'instant», a dit la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Huckabee Sanders. Elle a toutefois ajouté: «Nous n'y sommes pas encore tout à fait, mais nous avons le sentiment d'être près.»

D'autres républicains ont souligné l'importance d'une entente qu'une poignée de sénateurs ont tenté de vendre à M. Trump. Le numéro deux du Parti républicain au Sénat, John Cornyn, du Texas, s'est demandé comment «six personnes pouvaient lier les mains des 94 autres au Sénat».

M. Cornyn a affirmé que les six législateurs espéraient conclure une entente et que «tout le monde rentrerait dans le rang». Il a soutenu que le président lui avait indiqué clairement par téléphone une heure auparavant qu'il ne ferait rien de tel.

Ces six sénateurs discutaient depuis des mois pour trouver un moyen de ressusciter des protections pour les jeunes immigrants arrivés de manière irrégulière aux États-Unis alors qu'ils étaient enfants. M. Trump a mis fin l'an dernier au programme des Dreamers, mais a donné au Congrès jusqu'au 5 mars pour trouver une façon de maintenir le programme.

Les agences fédérales vont épuiser leurs ressources et devront cesser leurs activités si les législateurs n'adoptent pas d'ici le 19 janvier une pièce législative prolongeant leur financement. Certains démocrates ont menacé de retirer leur appui nécessaire aux républicains si un accord n'est pas conclu sur l'immigration.