La politique fédérale de tolérance à l'égard de la légalisation du cannabis à usage récréatif, qui gagne du terrain parmi les États américains, a été révoquée jeudi par le procureur général des États-Unis.

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Jeff Sessions a annoncé le «retour à la règle de droit» avec l'annulation de cinq directives émises lors de la présidence de Barack Obama visant à alléger l'application de la législation fédérale, qui considère la marijuana comme une drogue dangereuse à l'instar de l'héroïne.

«C'est la mission du département de la Justice d'appliquer les lois des États-Unis et les directives publiées précédemment affectent la règle de droit et la capacité de nos partenaires des forces de l'ordre (...) de mener à bien leur mission», a indiqué M. Sessions dans un communiqué.

Il n'a pas ordonné d'action à proprement parler contre la vente et l'usage de cannabis mais a expliqué aux procureurs fédéraux qu'ils pourraient agir comme ils l'entendent dans les territoires sous leur juridiction.

Le procureur général a notamment évoqué l'utilisation d'«outils nécessaires pour déstabiliser les organisations criminelles, lutter contre la crise croissante en matière de stupéfiants et contre la criminalité violente dans notre pays».

Cette décision intervient alors que le nombre d'États ayant légalisé l'usage récréatif du cannabis a augmenté au 1er janvier, avec l'arrivée de la Californie.

Cet État, le plus peuplé du pays, est devenu de facto le plus gros marché mondial légal de la petite feuille étoilée, après avoir été pionnier de l'usage médical en 1996.

Désormais huit États et la capitale fédérale Washington autorisent la consommation récréative.

De plus, 29 États et la capitale américaine ont avalisé l'usage médical malgré la réticence de l'Agence américaine des médicaments (FDA) à reconnaitre le cannabis comme un traitement médical.

M. Sessions, historiquement opposé à la légalisation de la marijuana, avait indiqué lors de l'audition parlementaire en vue de sa prise de fonctions que mobiliser les forces de l'ordre pour appliquer la législation fédérale sur le cannabis ne serait sans doute pas la meilleure utilisation des ressources de l'État.

Lors de la campagne présidentielle, Donald Trump avait adopté une position de tolérance sur le sujet, répétant à plusieurs reprises qu'il laisserait les autorités locales gérer la question.

Depuis son accession à la Maison-Blanche, il est resté silencieux en la matière, tout en apportant son soutien aux positions dures de M. Sessions en matière de maintien de l'ordre.