Le feu continuait de faire rage samedi dans le sud de la Californie, où l'affaiblissement du vent a offert un répit aux pompiers mais des milliers d'habitations étaient encore menacées.

En plein mois de décembre, plus de 70 000 hectares ont déjà été réduits en cendres depuis lundi dans les régions de Los Angeles, Santa Barbara au nord et San Diego au sud, mais n'ont fait à ce stade qu'une seule victime.

Le principal foyer, situé dans le comté de Ventura, entre Los Angeles et Santa Barbara, n'était contenu samedi, à la mi-journée, qu'à 15% et menaçait encore 15 000 bâtiments, selon l'agence californienne de lutte contre les incendies, Calfire. Il a détruit près de 540 bâtiments et brûlé près de 60 000 hectares.

Le feu progresse désormais, à allure relativement modérée, vers le nord et Santa Barbara, où l'évacuation des zones les plus proches des bois de Los Padres a commencé dès vendredi, avant d'être levée samedi pour certains quartiers.

Des masques pour se protéger de la fumée devaient être distribués aux résidents de ces zones dans la journée de samedi.

Au total, près de 4000 pompiers étaient mobilisés pour lutter contre Thomas, son nom officiel, l'un des 20 plus gros incendies dans l'histoire de la Californie, selon l'ONG de protection de l'environnement Climate Nexus, qui a montré du doigt le changement climatique.

Les pompiers du comté de Ventura ont indiqué que les opérations de lutte contre le feu avaient déjà coûté 17 millions de dollars.

Pour le gouverneur de Californie Jerry Brown, la récurrence de ces incendies est la «nouvelle norme», directement liée au changement climatique, a-t-il expliqué lors d'un point de presse au centre de gestion de Thomas.

Le démocrate a estimé qu'il était temps «d'investir dans nos moyens de lutte contre le feu, dans nos infrastructures et notre énergie», lançant un appel à Washington et au Congrès.

«Les feux, les inondations, les tremblements de terre ne vont pas cesser», a-t-il prévenu.

Six foyers ont démarré depuis lundi en Californie du Sud. Au total, un millier de structures ont été entièrement consumées par les flammes, 8500 pompiers étaient sur le terrain et 90 000 personnes restaient encore évacuées samedi.

Le président Donald Trump a publié vendredi une déclaration d'urgence pour l'État de la côte ouest, permettant le déblocage de l'aide fédérale pour Los Angeles et sa région.

Plus de 700 pompiers sont arrivés en renfort de dix états de l'Ouest américain, a indiqué Calfire.

Inquiétudes près de San Diego

Quatre autres feux - trois au nord de Los Angeles et un autre à Murietta, entre Los Angeles et San Diego - semblaient eux en passe d'être contenus samedi.

Après avoir dépassé les 130 km/h mercredi, les vents ont continué de mollir vendredi, mais pourraient tout de même connaître des pointes à près de 80 km/h ce week-end, selon le service de météorologie nationale (NWS).

Dans la région de San Diego, où se situe l'autre principal incendie de Californie du Sud, le foyer Lila ne progressait plus depuis la veille au soir, mais n'était toujours contenu qu'à 20%, selon Cal Fire, et menaçait encore 1500 structures.

À Bonsall, où a démarré le feu, à une soixantaine de kilomètres au nord de la huitième plus grande ville des États-Unis, plusieurs dizaines de chevaux ont brûlé vif vendredi dans le haras de San Luis Rey. Au moins quatre personnes ont été blessées dans la région et, selon le San Diego Union-Tribune, une employée d'un haras a été brûlée à 50%.

Les autorités du comté de San Diego ont prévenu que «le danger de feu (demeurerait) extrême durant tout le week-end», résultat de la combinaison de vents soutenus, d'une humidité inférieure à 10% et de températures élevées, avec 26 degrés attendus samedi.

L'année 2017 a été la plus meurtrière en Californie à cause d'incendies. Plus de 40 personnes sont mortes en octobre dans plus d'une dizaine de feux qui ont ravagé une partie du nord viticole, ont rasé plus de 10 000 bâtiments et brûlé plus de 73 000 hectares.