L'élu républicain américain Trent Franks a brusquement démissionné de son poste de représentant au Congrès vendredi, alors qu'il était l'objet d'une enquête de la commission d'éthique de la Chambre des représentants après des accusations de comportements sexuels déplacés émanant de ses collaboratrices.

Trent Franks, élu de l'Arizona depuis 2003, a reconnu dans un communiqué avoir mis mal à l'aise deux de ses collaboratrices en discutant de la gestation pour autrui avec elles, mais selon le média spécialisé Politico, ces dernières craignaient qu'il ne veuille avoir des relations sexuelles.

Le représentant avait dans un premier temps déclaré que sa démission serait effective fin janvier, mais a finalement annoncé vendredi qu'il quitterait son poste immédiatement, d'après plusieurs médias américains.

Selon Politico, Trent Franks avait demandé à ses collaboratrices si elles souhaitaient devenir mères porteuses pour son couple, après leur avoir parlé des problèmes de fertilité de sa femme.

Le Washington Post et le New York Times font également état d'une offre de cinq millions de dollars faite à l'une des collaboratrice pour qu'elle accepte de devenir une mère porteuse.

Les deux employées se sont alors demandées si Trent Franks était en train de leur proposer un rapport sexuel, ne sachant pas s'il évoquait un rapport sexuel ou une fécondation in vitro pour qu'elles tombent enceintes.

Toujours selon Politico, Trent Franks a nié ces accusations via son porte-parole.

Dans son premier communiqué, ce conservateur anti-avortement avait expliqué n'avoir «absolument jamais intimidé physiquement, contraint, eu ou essayé d'avoir des relations sexuelles avec (ses) collaborateurs parlementaires»

Le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan a été prévenu des accusations le 29 novembre, selon son cabinet qui a précisé qu'il les a considérées comme «crédibles» et a expliqué à Trent Franks qu'il ferait mieux de démissionner.

Trump renouvelle son soutien à Roy Moore

Le président américain Donald Trump a mis tout son poids vendredi derrière Roy Moore, candidat républicain au Sénat dans l'Alabama accusé d'agressions sexuelles sur mineures, d'abord sur Twitter puis lors d'une réunion en Floride.

«Nous voulons des gens qui vont protéger vos droits aux armes à feu. Qui mettront en place des super accords commerciaux au lieu d'accords horribles. Et nous voulons des emplois, des emplois, des emplois! Alors, allez voter pour Roy Moore», a-t-il déclaré vendredi soir à Pensacola, en Floride, à un jet de pierre de la frontière avec l'Alabama.

«Nous ne pouvons pas nous permettre, pour ce pays et son futur, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un siège au Sénat», a-t-il également déclaré, en référence à la courte majorité des républicains dans la chambre haute du Congrès.

«VOTEZ ROY MOORE!», avait-il lancé dans un tweet matinal, à cinq jours de cette élection partielle qui tient l'Amérique en haleine.

Après avoir longtemps tergiversé dans cette affaire qui déchire le parti républicain, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé en début de semaine qu'il soutenait officiellement ce candidat très controversé.

Jugeant que «LA DERNIÈRE chose» dont l'Amérique avait besoin était un démocrate de plus au Sénat, M. Trump avait mis en garde contre l'adversaire de M. Moore, Doug Jones.

«Il voterait contre nous à 100%», avait-il souligné dans son tweet. «Il est mauvais sur la criminalité, l'avortement, les frontières, les vétérans, les armes individuelles et l'armée».

En cas de défaite de Roy Moore, ancien magistrat ultra-conservateur et héros de la droite religieuse, la majorité républicaine du Sénat passerait de 52 à 51 sièges sur 100, ce qui réduirait au minimum sa marge de manoeuvre déjà très mince.

Si au niveau local, ses partisans dénoncent une cabale médiatique et contestent les nombreux témoignages des femmes qui le mettent en cause, la donne est différente au niveau national. Les républicains redoutent de passer pour le parti qui défend les agresseurs de femmes, alors que le monde de la politique est en plein examen de conscience sur le harcèlement sexuel.

Jeudi, le sénateur démocrate américain Al Franken, accusé de comportement déplacé par plusieurs femmes, a annoncé sa démission. Il a profité de l'occasion pour souligner l'ironie de la situation alors que les républicains pourraient élire dans l'Alabama un homme accusé de faits sans commune mesure: des attouchements sur des mineures.