Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson «n'est pas sur le départ», a assuré vendredi Donald Trump, démentant des informations sur un remaniement imminent qu'il avait lui-même alimenté la veille.

«Les spéculations des médias selon lesquelles j'ai viré Rex Tillerson ou qu'il partira bientôt sont des INFOS BIDON! Il n'est pas sur le départ et malgré des désaccords sur certains sujets (c'est moi qui ai le dernier mot), nous travaillons bien ensemble et l'Amérique est dignement respectée à nouveau», a-t-il lancé sur Twitter.

Le New York Times a rapporté jeudi matin que la Maison-Blanche travaille à un remaniement pour remplacer Rex Tillerson par le directeur de la CIA Mike Pompeo «dans les semaines à venir».

Donald Trump et la présidence ont ensuite laissé planer le doute sur leurs intentions, sans démentir fermement une telle hypothèse. «Il n'y a pas d'annonces à ce stade», avait commenté la Maison-Blanche jeudi, tandis que le département d'État soulignait que le secrétaire «aime son travail» mais reste «à la disposition du président».

Plusieurs médias américains, dont CNN, ont affirmé que les fuites initiales avaient en fait comme objectif d'humilier Rex Tillerson pour le pousser à la démission.

Interrogé à ce sujet vendredi matin, le secrétaire des Affaires étrangères s'était borné à répondre: «c'est risible, c'est risible».

Les relations entre Rex Tillerson, ancien PDG du géant pétrolier ExxonMobil, nouveau venu en politique, et Donald Trump sont notoirement difficiles. Les deux hommes ont eu des divergences publiques sur plusieurs dossiers, du réchauffement climatique à l'Iran en passant par la Corée du Nord et la crise du Golfe, et le président a parfois ouvertement rabroué son ministre.

Les rumeurs d'un départ prochain du chef de la diplomatie circulent à Washington depuis l'été. Elles avaient été relancées en octobre quand la chaîne de télévision NBC News avait rapporté que le secrétaire avait qualifié le président de «débile», contraignant Rex Tillerson à prêter publiquement allégeance au locataire de la Maison-Blanche.

Voyage

Le secrétaire des Affaires étrangères Rex Tillerson rencontrera par ailleurs son homologue russe Sergueï Lavrov la semaine prochaine à Vienne, a-t-on appris.

Les deux hommes s'entretiendront en marge d'une réunion de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) prévue jeudi et vendredi, alors que les relations entre Moscou et Washington restent très tendues sur de nombreux sujets, du conflit en Ukraine à celui en Syrie. La rencontre bilatérale pourrait avoir lieu jeudi.

La situation en Ukraine devrait être au coeur des discussions. Les grandes puissances tentent de négocier les termes d'une force de maintien de la paix de l'ONU.

L'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, il y a un an, semblait devoir apaiser les tensions entre États-Unis et Russie, mais c'est tout l'inverse qui s'est passé. Sur fond de soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire républicain et la Russie de Vladimir Poutine, qui font l'objet d'une enquête fédérale aux États-Unis, le rapprochement espéré s'est avéré jusqu'ici impossible.

Début novembre, Sergueï Lavrov et Rex Tillerson s'étaient vus en marge d'un sommet au Vietnam où ils avaient finalisé un communiqué conjoint des présidents américain et russe sur le conflit en Syrie.