Les élus de la Chambre des représentants des États-Unis ont adopté mercredi la généralisation de formations contre le harcèlement sexuel pour les parlementaires et leurs collaborateurs, alors que les accusations se multiplient contre des élus en exercice.

La Chambre a adopté la résolution à l'unanimité. Ainsi à partir de 2018, chacun de ses 435 membres et les milliers de salariés et stagiaires qui y travaillent devront suivre une formation sur le harcèlement et les «droits et responsabilités» de chacun dans l'environnement professionnel.

«Le fait que certaines personnes travaillant ici subissent un environnement menaçant ou hostile, alors qu'elles sont venues servir leur pays et leurs idéaux (...) c'est inacceptable, c'est une honte. Nous ne pouvons pas tolérer ce type de comportement et nous ne le tolèrerons pas», a déclaré le président républicain de la Chambre, Paul Ryan.

Au Sénat, l'autre chambre du Congrès, une résolution similaire a été adoptée le 9 novembre, également à l'unanimité.

Ce vote est présenté comme une première réforme d'un système qui, actuellement, est considéré comme obsolète et hostile aux victimes de harcèlement au sein de l'institution.

Depuis 1997, 264 règlements à l'amiable de conflits entre employés et employeurs à la Chambre ont été approuvés et fait l'objet de versements d'indemnités. On ne sait pas encore combien relevaient de faits de harcèlement sexuel.

Actuellement, le doyen démocrate de la Chambre, le représentant de Detroit John Conyers, 88 ans, est accusé de harcèlement sexuel par plusieurs anciennes collaboratrices. Il refuse de démissionner mais au moins deux de ses collègues démocrates l'ont appelé à le faire.

Au Sénat, le démocrate Al Franken s'est excusé pour des gestes déplacés il y a plusieurs années.

Côté républicain, Roy Moore, candidat au Sénat à une élection partielle dans l'Alabama le 12 décembre, fait face à des accusations d'agression sexuelle de mineures il y a plusieurs décennies. Son parti l'a lâché mais cet ancien magistrat, champion de la droite religieuse, dénonce une machination et refuse de se désister.

Comme à Hollywood et dans le monde des médias, la parole se libère progressivement au Congrès.

«Nous sommes à un moment charnière dans la conscience de notre pays», dit l'élue démocrate Linda Sanchez.

Une «révolution culturelle est en cours», dit aussi la démocrate Jackie Speier, qui a déposé une proposition de loi visant à réformer le système de plaintes internes au Congrès.