Les États-Unis sont confiants dans leurs capacités à répondre efficacement à une attaque balistique nord-coréenne, a indiqué mercredi un responsable américain, au lendemain d'un nouveau test de missile balistique intercontinental par Pyongyang.

«Je ne pense pas qu'ils puissent lancer une attaque nucléaire contre les États-Unis dans l'état actuel des choses», a indiqué ce responsable américain s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

«Le consensus est que nous pouvons arrêter tout ce dont la Corée du Nord dispose actuellement», a-t-il ajouté. «À l'avenir, je ne sais pas».

La Corée du Nord a tiré mercredi un nouveau type de missile balistique intercontinental (ICBM), le Hwasong-15, qui s'est abîmé en mer du Japon après un vol de quelque 1000 kilomètres.

Ce missile, que le régime de Pyongyang dit «capable de frapper la totalité du continent américain», a atteint la plus haute altitude de tous les tirs effectués par Pyongyang à ce jour, selon le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

Face aux missiles intercontinentaux, les États-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour développer des technologies capables d'intercepter un missile balistique qui se dirige vers le pays et le Congrès est en train de débloquer des milliards de dollars supplémentaires pour permettre au Pentagone d'accélérer ses programmes de recherche.

Washington dispose du système GMD (Ground-based Midcourse Defense) fort de 44 intercepteurs installés à Fort Greely, à environ 160 km de Fairbanks, en Alaska et sur la base de Vandenberg, en Californie.

Le système repose sur des radars et d'autres capteurs répartis dans le monde entier et sur des satellites pour détecter les tirs de missiles ennemis. Puis un missile intercepteur détruit le missile cible dans l'espace, par la force de son énergie cinétique.

Défense testée avec succès

Selon le responsable américain, le système GMD est capable de protéger l'ensemble du territoire américain et il n'est pas nécessaire d'installer un système équivalent sur la côte est.

Cet élément-clé de la défense antimissile américaine a été testé avec succès en mai, lorsqu'un missile intercepteur, tiré depuis la base Vandenberg de l'US Air Force en Californie, avait intercepté avec succès un missile balistique intercontinental cible lancé depuis le Reagan Test Site, dans les îles Marshall.

Mais il avait eu des performances plus mitigées auparavant et pourrait être débordé en cas de tir de missiles en rafale, une capacité dont ne disposent aujourd'hui que les États-Unis ou la Chine. Et ce genre d'attaque déclencherait une riposte nucléaire connue sous le nom de «destruction mutuelle assurée», sur laquelle est fondée la dissuasion nucléaire.

Mais les États-Unis ne pensent pas que la Corée du Nord dispose d'un nombre suffisant de missiles pour dépasser leurs capacités de défense antimissile.

«Nous avons suffisamment d'intercepteurs et (...) nous pouvons lancer plus d'un missile en direction de chaque cible entrant» dans l'espace aérien américain, a expliqué le responsable.

En outre, Pyongyang doit encore démontrer qu'il maîtrise la technologie clé pour assurer la survie des ogives à leur rentrée dans l'atmosphère depuis l'espace, a-t-il rappelé. «C'est beaucoup plus difficile» que de lancer un missile et ils ont échoué dans le passé.

La trajectoire en cloche observée lors du dernier test de Pyongyang ne prouve pas que le missile nord-coréen puisse survivre à une phase de rentrée dans l'atmosphère en suivant une trajectoire plus oblique, a-t-il expliqué. La chaleur et la friction provoquées par une entrée en oblique sont nettement supérieures à une entrée verticale.

Les États-Unis et leurs alliés disposent d'autres systèmes de défense antimissile, comme le système THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense), qui est conçu pour détruire les missiles balistiques de portées moyenne ou intermédiaire dans leur dernière phase d'approche en s'écrasant contre eux.