Le président américain Donald Trump a gracié mardi sa première dinde de Thanksgiving, se prêtant à l'occasion de cette longue tradition présidentielle aux plaisanteries de rigueur. Et le dindon de la farce fut Barack Obama.

Devant un parterre d'invités et de nombreux journalistes dans les jardins de la Maison-Blanche, Donald Trump a présenté «Drumstick» - «Pilon» en français - la première dinde graciée depuis son arrivée à Washington le 20 janvier.

Le milliardaire avait, en août, octroyé sa première vraie grâce présidentielle au shérif Joe Arpaio, condamné pour des tactiques discriminatoires contre les immigrés hispaniques.

Mais si cette décision avait provoqué une vague d'indignation, la grâce de Drumstick a été accordée sur le ton badin habituel pour cette tradition qui pourrait remonter jusqu'à Abraham Lincoln (1809-1865) et annonce Thanksgiving. Des millions de dinde sont dégustées lors de cette fête, l'une des plus importantes aux États-Unis.

«Oh je pense que Drumstick va être très contente», a déclaré Donald Trump, accompagné de son épouse Melania et de leur fils Barron, âgé de 11 ans. «Tu es prête, Drumstick? Drumstick, tu es à présent graciée.»

«Comme beaucoup d'entre vous le savent, j'ai été très actif pour annuler certains décrets adoptés par mon prédécesseur. J'ai toutefois été informé par le conseil de la Maison-Blanche que les grâces de Tater et Tot ne peuvent en aucune circonstance être annulées», a-t-il déclaré à propos de dindes graciées par Barack Obama.

«Tater et Tot, vous pouvez donc être tranquilles», s'est amusé Donald Trump, ignorant ensuite les questions criées par les journalistes, qui lui demandaient notamment s'il comptait gracier d'autres humains, sur fond d'enquête portant sur les liens entre son entourage et la Russie.

Se voulant bon enfant, la tradition de la dinde présidentielle ne fait pourtant pas rire tout le monde.

L'association américaine de défense des animaux PETA a ainsi rappelé mardi que ces volailles sont tellement engraissées pour Thanksgiving que «10% des dindes (issues) d'élevages en batterie meurent avant même d'arriver à l'abattoir» et que «beaucoup ne peuvent même pas se tenir debout sans souffrir». Et de donner la liste des dernières dindes présidentielles, mortes pour la plupart moins d'un an après leur grâce.