Le procureur général Jeff Sessions a fait preuve d'une mémoire trouble concernant les discussions de la campagne Trump sur les contacts avec la Russie, niant avoir menti au Congrès sur ces liens, mais attribuant ses souvenirs flous au chaos de la course à la présidence en 2016.

Durant plus de cinq heures de témoignage au Congrès, M. Sessions a tenté d'expliquer les contradictions apparentes dans ses récits précédents par le caractère exténuant de la campagne de Donald Trump pour la Maison-Blanche. Il a aussi réfuté lors de questions incisives des démocrates avoir été influencé par M. Trump.

Mais après avoir dit sous serment il y a quelques mois qu'il n'était au courant d'aucune relation entre l'équipe de campagne et la Russie, M. Sessions a reconnu pour la première fois que l'arrestation d'un conseiller junior de la campagne lui avait rappelé une rencontre au cours de laquelle ce membre, George Papadopoulos, avait proposé d'organiser un entretien entre M. Trump et le président russe Vladimir Poutine.

Le procureur général a affirmé, mardi, devant le Comité de la justice de la Chambre des représentants, qu'«au meilleur de ses souvenirs», il croyait avoir voulu lui signifier clairement «qu'il n'était pas autorisé à représenter la campagne auprès du gouvernement russe ou de tout autre gouvernement étranger».

M. Sessions a affirmé avoir oublié cet événement survenu 18 mois avant un précédent témoignage il y a quelques semaines, et a ajouté qu'il en aurait «volontiers» fait mention puisqu'il a rejeté la suggestion, jugeant qu'elle «pourrait être inappropriée».

M. Papadopoulos a été arrêté par le FBI et a plaidé coupable le mois dernier d'avoir menti aux autorités concernant ses propres liens à l'étranger durant la campagne. Ce plaidoyer a été fait dans le cadre de la vaste enquête criminelle dirigée par l'ancien directeur du FBI Robert Mueller, qui examine une possible coordination de la campagne Trump avec la Russie pour influer sur l'issue de l'élection présidentielle en 2016.