Le président américain Donald Trump affirme dans un entretien avoir renvoyé à l'été 2016 son directeur de campagne Paul Manafort pour éviter des «conflits potentiels» d'intérêts avec «certaines nations».

M. Manafort et son associé Richard Gates ont été assignés à résidence après leur inculpation le 30 octobre par le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'enquête fédérale sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 et des soupçons de collusion entre l'entourage du candidat milliardaire et des responsables russes. Ils ont plaidé non coupables.

Trois commissions parlementaires enquêtent également sur ces soupçons. Le président Trump dément toutes ces accusations.

«Je pense que nous avons découvert quelque chose» sur la façon dont Paul Manafort «pourrait être impliqué avec toutes... avec certaines nations et je ne sais même pas exactement ce que c'était en particulier», a déclaré le président, selon des extraits d'un entretien accordé à l'émission «Full Measure» qui devait être diffusé dimanche.

«Mais il est arrivé un point où on a juste senti que ce serait mieux pour Paul» de partir, «parce que nous ne voulons pas avoir de nombreux potentiels conflits» d'intérêts, a-t-il poursuivi, insistant sur le fait que «Paul n'a pas été là très longtemps».

Paul Manafort a intégré l'équipe de campagne du magnat de l'immobilier répubicain fin mars 2016 et a démissionné en août de cette même année à la suite de révélations selon lesquelles il faisait l'objet d'une enquête pour avoir reçu plusieurs millions de dollars de l'ex-président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch. Et il menait notamment des activités de conseil auprès d'oligarques milliardaires liés à Moscou.

Dans ce même entretien, M. Trump a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de renvoyer M. Mueller.

«J'espère qu'il traite tout de manière équitable et, si c'est le cas, je vais être très heureux parce que lorsque l'on parle d'innocence, je ne suis véritablement pas impliqué dans une quelconque forme de collusion avec la Russie», a affirmé le président américain. «Croyez-moi, c'est bien la dernière chose dans laquelle je puisse penser être impliqué.»

Il a précisé ne pas être au courant d'un éventuel projet de M. Mueller de l'interroger. «En ce qui me concerne, on ne m'a pas dit que nous faisions l'objet d'une enquête, je ne suis pas visé par une enquête.»