L'homme d'affaires britannique et militant anti-Kremlin William Browder a affirmé lundi être dans l'incapacité d'entrer aux États-Unis après avoir été placé par Moscou sur une liste d'Interpol, l'organisation internationale de police criminelle.

Le président russe Vladimir «Poutine m'ajoute à la liste des personnes recherchées d'Interpol en représailles à l'adoption au Canada de sa propre loi Magnitski» la semaine dernière, a affirmé M. Browder, en référence à la législation ciblant plusieurs responsables russes accusés de violations des droits de l'homme.

La loi a été nommée d'après l'avocat fiscaliste Sergueï Magnitski, mort en détention en Russie en novembre 2009, après avoir mis au jour un vaste scandale de corruption. Il était accusé par les autorités d'avoir fraudé pour le compte de William Browder, à la tête de la société d'investissements Hermitage Capital Management.

«À moins qu'Interpol ne lève la restriction, je serai arrêté à n'importe quelle frontière que je passerai, sur ordre de Poutine», a dénoncé l'homme d'affaires, évoquant des «problèmes» de visa pour les États-Unis.

Mais une porte-parole des douanes américaines Customs and Border Protection (CBP) a assuré qu'il était en mesure d'entrer aux États-Unis avec le programme d'exemption de visa «ESTA».

«Son ESTA a été approuvé manuellement par le CBP le 18 octobre - lui donnant le feu vert pour voyager aux États-Unis», a-t-elle assuré.

Selon lui, Moscou a dû s'y reprendre à cinq fois avant de parvenir enfin à l'inscrire sur une liste d'Interpol.

Poussés par son activisme, les États-Unis ont adopté en 2012 une loi dite Magnitski qui a permis à Washington de sanctionner à ce jour quelque 40 hauts responsables russes, liés pour beaucoup à Vladimir Poutine, pour leur rôle dans cette affaire.

Le New York Times a rapporté dimanche que des procureurs à Moscou tentaient de démontrer que M. Browder avait tué Sergueï Magnitski lui-même.

AP

William Browder