Le président américain Donald Trump était pour mardi, mais semblait s'opposer mercredi à une proposition parlementaire visant à stabiliser le prix des couvertures maladies dans le cadre de la réforme du système de santé «Obamacare».

Véritable feuilleton politique, la question des subventions fédérales permettant aux assureurs privés de réduire le montant payé de leurs poches par des assurés modestes agite la capitale américaine depuis plusieurs jours.

Jeudi dernier, le président américain a supprimé ces subventions, les assimilant à un cadeau aux assureurs, illégalement distribué par l'administration de son prédécesseur Barack Obama. Puis mardi, des sénateurs républicains et démocrates ont annoncé un compromis rétablissant ces subventions dans la loi pendant deux ans afin d'éviter une brusque hausse des prix pouvant atteindre 30% en 2018 pour certains assurés.

Donald Trump a annoncé dans la foulée soutenir cette «réparation» à court terme, en attendant une réforme profonde permettant de détricoter véritablement Obamacare.

Mais mercredi, le dirigeant a apparemment changé d'avis, tweetant : «Je ne peux pas soutenir un renflouement des compagnies d'assurances qui ont gagné une fortune grâce à Obamacare».

«Le président a eu six opinions différentes sur notre proposition de loi», a commenté sèchement Patty Murray, la sénatrice démocrate ayant concocté le compromis avec le républicain Lamar Alexander.

«Oui, il va falloir changer des choses pour satisfaire le président», a admis le numéro deux républicain du Sénat, John Cornyn.

En clair: sans le feu vert du président, en l'état, la proposition devrait rester lettre morte.

La plupart des élus de la majorité sont réticents à appuyer une mesure qui, de facto, confirmerait l'architecture mise en place par la loi démocrate de 2010, au lieu de la saper. Si beaucoup sont favorables à une stabilisation du marché des assurances, ils ont aussi conscience des risques politiques à voter des subventions créées initialement par Barack Obama.

Un sénateur républicain, John Kennedy, a estimé sans détour que l'initiative était «morte», sur Fox Business.

Les assurés concernés sont ceux qui ne sont pas couverts par leur employeur ou par un programme public, et sont forcés de s'assurer sur le marché dit «individuel».