Cherchant des appuis pour des restrictions sur les armes, la sénatrice Dianne Feinstein a affirmé dimanche que seule une loi serait efficace contre les « accumulateurs de tirs » comme le dispositif utilisé par le tireur à Las Vegas. Le puissant lobby des armes aux États-Unis, la National Rifle Association (NRA), en a surpris plusieurs en ouvrant la porte à une certaine forme de réglementation, mais il est loin de prôner une interdiction.

La voie vers une action au Congrès semble cahoteuse, même si les appuis chez les démocrates et les républicains sont croissants envers une réglementation ou une interdiction de ces dispositifs qui transforment des armes semi-automatiques en armes à tir rapide.

Mme Feinstein, démocrate de la Californie et militante de longue date pour des mesures de restrictions des armes, a affirmé que les réglementations ne suffiraient pas. Elle a fait valoir la nécessité d'une loi, qui ne pourrait « pas être renversée par un autre président ». Elle a présenté un projet de loi pour interdire ces « accumulateurs de tirs ».

Le débat se déroule dans la foulée de la tuerie lors d'un festival de musique à Las Vegas la semaine dernière ayant fait plus de 50 morts et 500 blessés, la fusillade la plus meurtrière de l'histoire moderne des États-Unis. La NRA, certains hauts républicains au Congrès et l'administration Trump ont démontré une ouverture à restreindre ces dispositifs, mais les législateurs demeurent divisés à savoir si elle devrait prendre la forme d'une loi ou d'un décret.

Les « accumulateurs de tirs » sont des accessoires qui permettent de tirer de manière continue, avec une arme semi-automatique, quelque 400 à 800 balles en une seule minute.

Ces accessoires ont été trouvés parmi les armes utilisées par le suspect Stephen Paddock, et expliquent pourquoi les victimes à Las Vegas ont entendu des tirs qui semblaient venir d'une arme automatique.

Ajoutant à l'incertitude sur ces dispositifs, l'organisme de réglementation aux États-Unis des explosifs, des armes à feu, du tabac et de l'alcool (ATF) a affirmé la semaine dernière ne pas être en mesure de réexaminer sa décision de 2010 selon laquelle les « accumulateurs de tirs » sont légaux, et qu'il revient au Congrès d'agir.

Dimanche, la NRA a réitéré son appui à une réglementation circonscrite, disant que trop d'attention est portée à restreindre les dispositifs plutôt que de prévenir les mauvais comportements. Un leader du lobby des armes a soutenu qu'il revient à l'ATF - et non au Congrès - de réévaluer sa décision permettant la vente des « accumulateurs de tirs ».