Le président américain pourrait décider d'ajouter de nouveaux pays à la liste de ceux déjà frappés de restrictions d'entrée aux États-Unis par son décret anti-immigration très controversé qui expire dimanche.

Des responsables de la Maison-Blanche et du département de la Sécurité intérieure ont dit vendredi avoir identifié un nombre de pays qui ne peuvent pas ou ne veulent pas se soumettre aux contrôles de sécurité exigés par les États-Unis pour l'entrée sur leur territoire.

Le président américain avait soutenu début 2017 avoir besoin d'une période de 90 jours d'interdiction d'arrivée des ressortissants de six pays musulmans (Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen), ainsi que de 120 jours d'interdiction des réfugiés du monde entier, afin de mettre en place des nouveaux filtres d'admission.

Sans identifier les pays concernés, ni leur nombre, ces responsables ont indiqué qu'un nouveau décret présidentiel mettra en place une «gamme» de mesures allant de contrôles plus poussés - comme demander l'accès aux téléphones portables et aux comptes sur les réseaux sociaux -, à une interdiction pure et simple.

«L'objectif n'est pas d'empêcher définitivement les ressortissants de certains pays de venir aux États-Unis. L'objectif est de protéger les Américains jusqu'à ce que les gouvernements étrangers se plient à nos demandes et ne posent plus de risques pour la sécurité des États-Unis», a expliqué Miles Taylor, conseiller du ministre de la Sécurité intérieure.

Après cinq mois de contentieux devant les tribunaux, une version amendée du décret migratoire signé par le président américain est entrée en vigueur le 29 juin. Sa durée d'application s'achève ce week-end sans que l'on sache si les 180 millions d'habitants des six pays concernés vont être de nouveau accueillis aux États-Unis.

Les neuf sages de la plus haute instance judiciaire américaine examineront en effet sur le fond la plus controversée des mesures du président républicain le 10 octobre prochain.

«Le plus de musulmans possible»

M. Trump justifie le resserrement des frontières par la nécessité d'empêcher l'arrivée de «terroristes étrangers». La Cour suprême a cependant limité la portée de son décret migratoire, exemptant quiconque pouvant justifier d'une «relation valable avec une personne ou une entité aux États-Unis».

Pour les opposants au décret, M. Trump ne fait que mettre en acte ses promesses de campagne visant à bannir expressément les musulmans, en dépit de la Constitution qui interdit toute discrimination religieuse.

«Il me semble que depuis le début le moteur du gouvernement est la volonté du président d'une interdiction la plus large possible, interdire l'entrée au plus grand nombre possible de musulmans, et qu'ils sont prêts à tout pour y parvenir», explique à l'AFP Omar Jadwat, avocat de l'ACLU, grande organisation de défense des libertés qui s'oppose à M. Trump sur ce dossier.

Selon le juriste, on peut s'attendre à tout d'ici dimanche, notamment à une nouvelle annonce-choc.

«Le gouvernement a beaucoup d'options, à la fois dans le cadre du décret en envisageant de nouvelles interdictions et aussi en dehors: il a déjà modifié une fois le décret migratoire lors de la procédure judiciaire», rappelle M. Jadwat, en faisant référence à une première version radicale du texte que l'exécutif a édulcoré afin d'augmenter ses chances devant les tribunaux.

Sur la question des réfugiés, un flou identique règne. Le gouvernement a fixé un plafond de 50 000 personnes admises à ce titre pour l'année fiscale 2017.

Pour l'année fiscale 2018, qui débute le 1er octobre, l'administration de Donald Trump pourrait annoncer un nouvel abaissement du plafond, à un niveau inédit depuis des décennies.