Alors que la Maison-Blanche a exclu vendredi toute action militaire américaine au Venezuela à court terme, le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné des exercices militaires à plus de 900 000 hommes.

«Plus de 900 000 combattants. Jamais auparavant la FANB (armée vénézuélienne) n'a été plus soudée, plus unie. Cet exercice va nous permettre de passer à une nouvelle phase d'alerte, d'attitude pour le combat défensif», a déclaré le chef du Commandement stratégique opérationnel Remigio Ceballos, entouré de soldats.

Déploiement de véhicules militaires et de troupes, entraînements au tir, survols d'avions: quelque 200 000 soldats et 700 000 miliciens, réservistes et civils doivent participer ce week-end aux exercices de la «souveraineté bolivarienne 2017».

Pas d'actions militaires des États-Unis

La Maison-Blanche a exclu vendredi toute action militaire américaine au Venezuela à court terme, deux semaines après les déclarations de Donald Trump qui avait suscité la surprise en évoquant une possible «option militaire» dans ce pays secoué par une profonde crise politique et institutionnelle.

«Nous étudions toujours un vaste éventail d'options», a déclaré le général HR McMaster, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

«Toute décision serait prise en conjonction avec nos partenaires dans la région et aucune action militaire n'est prévue dans un futur proche», a-t-il ajouté.

«Nous n'avons jamais été aussi en phase avec nos partenaires dans la région», a-t-il ajouté, évoquant le récent déplacement du vice-président Mike Pence.

Washington a imposé vendredi de nouvelles sanctions financières contre le Venezuela, parmi lesquelles l'interdiction pour les Américains d'acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou la compagnie pétrolière nationale PDVSA.

Très critiqué, le président Maduro est confronté depuis début avril à une violente vague de contestation qui a fait au moins 125 morts depuis avril.

L'opposition le considère comme responsable de la grave crise économique que traverse le Venezuela. Elle lui reproche également d'avoir fait élire une assemblée constituante «fantoche», fin juillet, assemblée constituante qui s'est désormais emparée des pouvoirs législatifs de l'assemblée nationale, la seule institution du pays contrôlée par l'opposition depuis la fin 2015.

L'opposition a appelé à plusieurs reprises l'armée à rejoindre sa cause. Mais à l'exception de quelques actions isolées, comme l'attaque menée début août par deux officiers rebelles contre une base militaire du nord du pays, les forces armées sont jusqu'ici restées imperturbablement loyales à M. Maduro.