Donald Trump a cautionné jeudi des méthodes expéditives pour contrecarrer le «terrorisme islamiste radical», en se référant à une légende urbaine de l'occupation américaine des Philippines.

Après avoir condamné l'attentat de Barcelone et offert l'aide des États-Unis, le président a conseillé dans un second tweet «d'étudier ce que le général Pershing des États-Unis faisait aux terroristes quand il les attrapait».

«Et il n'y a plus eu de terrorisme islamiste radical pendant 35 ans!», affirme M. Trump dans son tweet.

Le président fait allusion à des actes prêtés au général John Pershing en 1908, alors qu'il était gouverneur à Moro, une province musulmane des Philippines en proie à une insurrection.

Deux sites réputés de vérification de faits, Snopes et Politifact, dénoncent comme une légende urbaine l'anecdote que M. Trump avait déjà évoquée au cours d'une réunion électorale en Caroline du Sud en févirer 2016. Il avait alors affirmé «que pendant 25 ans il n'y a plus eu de problème».

Selon l'une des versions de la légende, le général Pershing, qui deviendra célèbre comme commandant du corps expéditionnaire américain en France en 1917, aurait fait exécuter 49 prisonniers musulmans philippins avec des balles trempées dans le sang de cochon - un animal impur selon la tradition musulmane - avant de les enterrer enroulés dans une peau de porc.

Toutjours selon la légende, il aurait relâché le 50ème prisonnier pour qu'il porte témoignage auprès des autres rebelles qui, effrayés par la perspective de ne pas aller au paradis, auraient déposé les armes.

Snopes souligne n'avoir «trouvé aucune référence de cet incident dans les biographies de Pershing et cela ne correspond pas à la manière dont Pershing se comportait avec les Moros», souligne le site, qui a publié une longue enquête sur le sujet.

Politifact cite au moins quatre historiens spécialistes de la période qui chacun démentent l'authenticité de l'histoire.

M. Trump avait été fortement critiqué pendant la campagne présidentielle pour avoir affirmé que «la torture marche», en promettant qu'il réinstaurerait la technique de simulation de noyade, instaurée par l'administration Bush après le 11 septembre et supprimée par Barack Obama.