La famille d'un Afro-Américain mort de déshydratation en prison exige justice dans une plainte déposée lundi qui vise notamment un shérif proche du président Donald Trump.

Pour être trop bruyant en détention, Terrill Thomas, 38 ans, avait eu l'eau coupée durant sept jours dans sa cellule d'une prison du comté de Milwaukee, la principale ville de l'État septentrional du Wisconsin.

L'homme souffrant de troubles bipolaires avait sombré dans une profonde faiblesse et expiré finalement sur le sol bétonné, après avoir perdu 16 kilos.

«Durant sept jours d'affilée, du 17 avril 2016 jusqu'à son décès le 24 avril 2016, M. Thomas est resté bouclé dans sa cellule, 24 heures par jour, tandis qu'il mourait littéralement de soif», accuse le texte de la plainte.

L'assignation en justice vise plusieurs agents pénitentiaires mais surtout un de leurs responsables hiérarchiques, le shérif de Milwaukee, David Clarke.

Selon les avocats de M. Thomas, la mesure de rétorsion consistant à couper l'eau aux prisonniers «était une pratique fréquente et répandue, approuvée en pleine connaissance par le shérif Clarke et d'autres responsables de la prison».

Le calvaire de Terrill Thomas, dans un pays à la politique carcérale très controversée, n'a été révélé que récemment, grâce à l'enquête d'un jury indépendant.

David Clarke, un Noir ultra-conservateur au chapeau de cow-boy vissé sur le crâne, est connu pour ses interventions sur Fox News ou à la tribune de la National Rifle Association (NRA), le premier lobby des armes américain.

Il avait ardemment soutenu Donald Trump durant sa campagne présidentielle, recevant l'honneur de s'exprimer à la tribune de la convention d'investiture républicaine.

M. Trump l'avait remercié en lui proposant en mai dernier un poste clé du ministère de la Sécurité intérieure, que David Clarke avait finalement refusé.