Donald Trump soutient que si le président américain a le pouvoir d'accorder son pardon, le seul crime qui a été commis jusqu'à maintenant est celui concernant des fuites d'informations relatives à son administration.

C'est ce qu'il a fait valoir en s'exprimant sur Twitter, samedi matin, concluant son message par FAKE NEWS (FAUSSES NOUVELLES).

Le Washington Post a rapporté récemment que M. Trump a demandé des informations concernant son droit de pardonner des collaborateurs, des proches et même lui-même relativement à l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans les élections présidentielles de 2016.

Le président américain critique depuis longtemps les fuites médiatiques au sujet de cette affaire et a exhorté les autorités à poursuivre les responsables de celles-ci.

M. Trump a par ailleurs pesté - encore une fois sur Twitter - à propos d'un reportage du Washington Post selon lequel l'ambassadeur de Russie aux États-Unis Sergueï Kislyak dit avoir eu des discussions qui portaient sur des questions liées aux élections américaines, durant la campagne, avec le procureur général Jeff Sessions, qui était alors sénateur.

Le département de la Justice a fait savoir que M. Sessions maintient sa version des faits, soit celle qu'il n'a pas discuté de quelque forme d'ingérence que ce soit avec des représentants russes.

Le fils aîné du président, Donald Trump fils, son gendre et conseiller, Jared Kushner, ainsi que son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, doivent témoigner, la semaine prochaine, devant des comités du Sénat qui enquêtent sur l'implication de la Russie dans la récente campagne présidentielle.

Accusations contre le New York Times

Donald Trump a aussi accusé le New York Times d'avoir fait échouer une tentative des États-Unis de tuer le chef du groupe État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi.

« Le défaillant New York Times a déjoué la tentative des États-Unis pour tuer le terroriste le plus recherché, Al-Baghdadi », a tweeté le président américain, y voyant un exemple de « leur agenda malsain en matière de sécurité nationale », sans donner plus d'explication.

Donald Trump semble faire référence à des propos du général américain Tony Thomas, vendredi, lors d'une conférence à Aspen au Colorado au cours de laquelle il a affirmé que les forces spéciales américaines étaient « particulièrement proches » du chef de l'EI en 2015, mais ont perdu sa trace après des fuites dans la presse.

« C'était une très bonne piste. Malheureusement, cela a été divulgué dans un grand journal national environ une semaine plus tard et cette piste est morte », a déclaré le général Thomas lors du Aspen Security Forum.

« Il est nécessaire d'informer le public américain de ce que nous faisons. Il est également essentiel de reconnaître ce qui entrave grandement notre capacité à faire notre travail », a-t-il ajouté.

Le New York Times avait publié en juin 2015 un article selon lequel les forces américaines avaient mis la main sur d'importantes quantités de données, détaillant la façon dont le chef de l'EI parvenait à rester invisible. L'article évoquait notamment l'utilisation par les chefs djihadistes de leurs femmes pour échanger des messages entre eux.

Le New York Times a demandé samedi à la Maison-Blanche de « clarifier le tweet ».

« Si le président fait référence à cet article de 2015, le Pentagone n'a soulevé aucune objection avec le Times avant de publier cet article en 2015 et aucun responsable américain ne s'en est plaint publiquement jusqu'à maintenant », a indiqué le New York Times au site Politico.

Le « défaillant » New York Times fait partie des cibles favorites du président américain, tout comme « Fake News » CNN et le Washington Post. Donald Trump a toutefois accordé cette semaine une longue interview exclusive au New York Times.

Le ministre américain de la Défense, James Mattis, avait estimé vendredi que Abou Bakr al-Baghdadi, était toujours « en vie », en dépit de nombreuses rumeurs sur sa mort récente.

- Avec Agence France-Presse