Le président américain Donald Trump a prévenu le Congrès qu'il devait absolument adopter d'ici au mois d'août la réforme républicaine du système de santé, actuellement dans l'impasse faute de consensus dans son propre camp.

Les sénateurs américains sont revenus lundi d'une semaine de congé, avec au menu une nouvelle mouture d'une réforme, aux contours incertains, visant à abroger certains éléments d'Obamacare, la loi emblématique sur la couverture santé de Barack Obama.

Une première version de la réforme républicaine a été adoptée en mai à la Chambre des représentants, mais l'examen en juin au Sénat d'une version amendée a été reporté in extremis, face à l'opposition de plusieurs sénateurs conservateurs et modérés.

Les parlementaires américains ont trois semaines devant eux, avant de repartir en vacances à la fin du mois, mais plusieurs élus appellent à l'annulation de ces congés estivaux afin d'adopter coûte que coûte une loi de compromis.

«Je ne peux pas imaginer que le Congrès puisse oser quitter Washington sans une nouvelle et magnifique loi sur l'assurance santé pleinement approuvée et prête à l'emploi!», a tweeté Donald Trump.

Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, a ouvert la séance lundi sans indiquer si un compromis avait pu être trouvé entre les différentes factions de son camp, préférant dénoncer l'opposition de la minorité démocrate.

«Je regrette que nos collègues démocrates aient montré qu'ils ne voulaient pas travailler avec nous», a-t-il déclaré.

Selon Politico, une nouvelle version du plan de réforme républicain pourrait être dévoilée jeudi au Sénat, avec un examen et un vote la semaine prochaine.

On ignorait toujours lundi si la dizaine de sénateurs réfractaires, sur 52, avaient renoncé à leurs objections. Il y a 100 sénateurs américains, et les 48 membres du groupe démocrate ont promis de voter non, ce qui rend la marge de manoeuvre de la majorité très limitée.

Après avoir envoyé des messages contradictoires, le président républicain soutient désormais l'adoption d'une loi de réforme complète, alors qu'il avait semblé soutenir, il y a dix jours, une action en deux temps: d'abord abroger totalement la loi démocrate de 2010, quitte à couper l'herbe sous le pied de dizaines de millions d'Américains, puis élaborer et adopter dans un second temps une hypothétique loi réformant le système de santé.

Les démocrates sont absolument opposés à une abrogation, même partielle, et ils ont proposé aux républicains d'abandonner la promesse d'abrogation afin de collaborer sur une loi qui améliorerait les défaillances d'Obamacare.

«Après des semaines de travail, il semble que mes amis de l'autre parti n'ont toujours pas les voix nécessaires pour avancer sur leur proposition de loi», a ironisé lundi Chuck Schumer, le leader des démocrates.ƒ