Sauter par dessus les tourniquets du métro de Manhattan ne sera plus un délit passible d'interpellation et de prison, a annoncé vendredi le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, une initiative supplémentaire pour désengorger les tribunaux et les prisons de New York.

Frauder le métro peut aujourd'hui valoir jusqu'à un an de prison et 1000 dollars d'amende, selon le Code pénal de l'État de New York.

Près de 10 000 personnes ont été arrêtées en 2016 pour ce type d'infraction, sur le seul territoire de Manhattan, selon Cyrus Vance.

Environ 60% d'entre elles sont passées devant la justice, le reste bénéficiant d'un abandon des poursuites, a précisé à l'AFP une porte-parole du procureur.

À compter de septembre, les services du procureur vont s'efforcer, avec la mairie et la police, de «réduire de manière drastique» le nombre de personnes poursuivies pour avoir fraudé le métro, a annoncé le procureur de Manhattan.

Les contrevenants pourront notamment se voir proposer des peines alternatives sous la forme d'ateliers pédagogiques, de suivi psychologique ou de mesures de justice pour réparer le dommage causé.

Le procureur de Manhattan envisage de maintenir le principe d'une amende, mais rien n'est arrêté à ce stade, selon la porte-parole.

«Les poursuites pénales de ces petites infractions non violentes ne devraient pas relever d'un système judiciaire réformé du 21e siècle», a expliqué M. Vance dans le communiqué.

Avec cette mesure, «nous allons faire baisser encore les placements en détention qui ne sont pas nécessaires et réduire le risque d'expulsion du territoire, de perte de logement et d'emploi qui surviennent souvent en cas de poursuites pénales», a-t-il ajouté.

Il s'agit aussi pour la justice d'«allouer ses ressources à des infractions plus graves, comme les violences conjugales, la conduite en état d'ivresse, le harcèlement et les agressions».

Début mars 2016, le procureur Vance et la police de New York avaient annoncé un premier train de mesures visant à ne plus interpeller et poursuivre pénalement les auteurs d'infractions mineures, comme uriner sur la voie publique ou jeter un papier gras dans la rue.

Avec toutes ces mesures, les autorités entendent réduire le nombre de délits poursuivis à 50 000 en 2017, contre 93 562 en 2009.