Les arrivées aux États-Unis de voyageurs venant des six pays à majorité musulmane visés par les décrets anti-immigration de Donald Trump, ont plongé ces derniers mois, même si ces décrets sont actuellement bloqués par la justice américaine.

Selon des données rendues publiques par le gouvernement jeudi, le nombre des arrivées de personnes en provenance d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen a été pratiquement divisé par deux en mars et avril, par rapport à l'année précédente.

Les États-Unis ont enregistré 6372 arrivées pour ces six pays durant ces deux mois, contre 12 100 en mars et avril 2016.

Une baisse qui s'explique notamment par la diminution du nombre de visas délivrés par les États-Unis.

Les chiffres étaient en revanche à peu près similaires entre ces deux années pour le mois de février.

Le premier décret anti-immigration, pris le 27 janvier par Donald Trump pour se protéger de l'entrée éventuelle de terroristes aux États-Unis en provenance de ces pays, a été bloqué en justice après seulement quelques jours, les tribunaux estimant qu'il visait spécifiquement les musulmans et était donc anticonstitutionnel, violant la liberté de religion.

À l'époque, beaucoup de voyageurs munis de documents de voyage valables s'étaient précipités pour venir, ou revenir aux États-Unis, craignant qu'un décret révisé ne soit appliqué et leur interdise l'entrée sur le sol américain.

Le tout premier décret visait aussi les personnes en provenance d'Irak.

Le 6 mars, une nouvelle version du décret a été annoncée, mais il a lui aussi été bloqué en justice, avant même son entrée en vigueur. Une interdiction confirmée en appel par la suite.

L'administration Trump a indiqué la semaine passée qu'elle allait en appeler à la Cour suprême pour tenter de revenir sur ces décisions.

Mais même sans le décret, le traitement des visas pour les personnes en provenance des six pays visés a ralenti, avec seulement 3462 visas délivrés en mars et 2910 en avril, la plupart pour des ressortissants d'Iran et de Syrie.